(Londres) Le mouvement de grève des infirmières, qui réclament des hausses substantielles de salaires et de meilleures conditions de travail, va s’étendre et gagner de nouveaux services en Angleterre, dont les urgences, faute de gestes d’ouverture du gouvernement, a prévenu jeudi leur principal syndicat.

« C’est avec le cœur lourd que j’ai demandé aujourd’hui à encore plus d’infirmières de rejoindre le combat », a déclaré la secrétaire générale du Royal College of Nursing (RCN), Pat Cullen.

« Non seulement ces grèves dureront plus longtemps et impliqueront davantage de monde, mais elles n’épargneront aucun département du NHS » (le système public de santé), a-t-elle ajouté, signe de l’exaspération de ses membres face au refus constant du gouvernement de donner suite à leurs revendications après des mois d’actions de protestation.

Le prochain débrayage des infirmières est prévu pour durer 48 heures sans interruption à partir du 1er mars au matin, a souligné le RCN, quand les précédentes grèves n’ont jamais duré plus de 12 heures.

Et pour la première fois, les infirmières travaillant dans les services d’urgence, de soins intensifs, d’oncologie et dans d’autres départements qui n’avaient pas débrayé jusque-là doivent rejoindre le mouvement. Les effectifs y seront réduits à « un minimum absolu », a dit le RCN.

« En refusant de négocier avec les infirmières, le premier ministre pousse encore plus de personnes à faire grève », a fait valoir Pat Cullen.

Le ministre de la Santé Steve Barclay a qualifié d’« escalade significative » cette annonce, jugeant qu’elle « faisait prendre un risque pour la sécurité des patients ».

Les infirmières réclament des augmentations de salaire pour l’année en cours (2022/2023), tandis que le gouvernement n’est prêt à négocier que pour l’année qui vient, qualifiant d’« inabordables » les demandes de la profession.

Leur mouvement de grève a été suspendu au Pays de Galles et en Écosse après des offres d’augmentations revues à la hausse par les gouvernements locaux, mais le gouvernement conservateur de Rishi Sunak, compétent pour l’Angleterre, a pour l’instant refusé tout geste supplémentaire par rapport aux revalorisations déjà prévues.

Outre les infirmières, les ambulanciers, les cheminots ou certains agents publics ont arrêté le travail à plusieurs reprises ces derniers mois pour réclamer des hausses de salaire du fait d’une inflation record au Royaume-Uni. Elle était encore supérieure à 10 % en janvier.

Le syndicat RMT, qui représente 40 000 salariés dans le transport ferroviaire, a annoncé jeudi soir cinq nouvelles journées de débrayages en mars et en avril qui concerneront quatorze opérateurs nationaux de trains.