(Washington) Un des juges les plus conservateurs de la Cour suprême américaine, Samuel Alito, a annoncé mercredi qu’il ne se récuserait pas des dossiers impliquant l’ex-président Donald Trump, malgré une polémique autour de l’affichage de drapeaux à son domicile et à sa résidence secondaire.

Dans un courrier daté du 23 mai, deux influents sénateurs démocrates, Dick Durbin et Sheldon Whitehouse, exhortaient le président de la Cour suprême à majorité conservatrice, John Roberts, à amener le juge Alito à se récuser de ces affaires.  

L’affichage de symboles associés au trumpisme chez ce magistrat « crée une apparence de comportement inconvenant » ainsi qu’un « doute raisonnable quant à son impartialité dans certains dossiers » dont la Cour est saisie, écrivaient-ils.

Dans une lettre publiée mercredi, le juge Alito leur répond que les « deux incidents » mentionnés ne « remplissent pas les conditions requises pour une récusation », et qu’il est donc « dans l’obligation » de rejeter leur requête.

Il assure de nouveau que son épouse était « seule responsable » du hissage des drapeaux controversés et appelle à respecter sa liberté d’expression. Le magistrat affirme lui avoir demandé de retirer le drapeau à leur domicile « mais elle a refusé pendant plusieurs jours ».

Sur son réseau Truth social, Donald Trump a salué « l’intelligence, le courage et les “tripes” » manifestées par cette décision du juge Alito.  

Le New York Times a révélé le 16 mai qu’en janvier 2021, pendant plusieurs jours avant l’investiture du président démocrate Joe Biden, un drapeau américain à l’envers avait été hissé devant la maison de Samuel Alito, en banlieue de Washington.  

À l’origine un signal de détresse dans l’armée, hisser un drapeau à l’envers est devenu un signe de protestation politique. Ce symbole a été repris en 2021 par les trumpistes pour exprimer une adhésion aux affirmations du président républicain sortant que la dernière élection lui aurait été « volée ».

Puis le 22 mai, le quotidien a fait état d’un drapeau « Appeal to Heaven » flottant à l’extérieur de la maison de vacances du couple dans le New Jersey. Cet étendard datant de la Guerre d’indépendance est devenu récemment un symbole de soutien à Donald Trump ainsi qu’un symbole du nationalisme chrétien aux États-Unis.

Le juge Alito affirme que ni lui ni son épouse n’avaient connaissance d’une quelconque connexion entre ce drapeau et la contestation des résultats de l’élection de 2020.

« Ma femme aime hisser des drapeaux, contrairement à moi », précise-t-il.

Cette polémique a éclaté au moment où un pays divisé attend la décision de la Cour suprême sur l’immunité pénale invoquée par l’ex-président afin d’obtenir l’annulation de la procédure fédérale à son encontre pour tentatives d’inverser illégalement les résultats de la présidentielle de 2020.