(Washington) Le président américain Joe Biden et le premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani ont déclaré lundi qu’ils continueraient à travailler au retrait de la coalition antidjihadiste dirigée par les États-Unis dans le pays.  

Leur rencontre à la Maison-Blanche s’est déroulée dans un contexte de tensions croissantes au Moyen-Orient après que l’Iran, voisin et proche du régime irakien, a lancé ce week-end une attaque aérienne inédite contre Israël, grand allié des États-Unis.

Joe Biden et Mohamed Chia al-Soudani ont discuté de « l’évolution naturelle » de la coalition « à la lumière des progrès significatifs qui ont été réalisés en dix ans » face aux djihadistes, ont-ils déclaré dans un communiqué commun.

Ils ont toutefois souligné la nécessité d’examiner nombreux points tels que la menace persistante du groupe djihadiste État islamique (EI), le soutien au fragile gouvernement irakien et le renforcement des forces de sécurité sur place.

« Les deux dirigeants ont affirmé qu’ils examineraient ces facteurs afin de déterminer quand et comment la mission de la coalition internationale en Irak prendrait fin », ont-ils affirmé.  

L’objectif des discussions est de parvenir à un accord bilatéral qui permettrait de maintenir certaines troupes américaines en Irak.  

Environ 2500 soldats américains sont déployés en Irak et 900 en Syrie dans le cadre de cette coalition.

Bagdad avait repris en février les pourparlers avec Washington sur l’avenir de la coalition. Le processus a été quasi immédiatement suspendu quand le 28 janvier une attaque de drone avait tué trois soldats américains en plein désert jordanien, à la frontière syrienne.

Car la visite de Mohamed Chia al-Soudani à Washington, la première depuis son entrée en fonction en 2022, survient en pleines tensions au Moyen-Orient avec la guerre entre Israël et le Hamas palestinien depuis le 7 octobre, qui a provoqué une catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza.

Les forces américaines basées près de la ville d’Erbil, dans le nord de l’Irak, ont participé à la défense anti-aérienne d’Israël face à l’attaque iranienne, en utilisant une batterie de missiles Patriot pour abattre un missile balistique.

Téhéran dit avoir agi en riposte à la frappe meurtrière imputée à Israël ayant visé le consulat iranien à Damas le 1er avril.

Joe Biden a dit lundi ne pas vouloir d’un embrasement régional tandis que le premier ministre irakien a appelé toutes les parties à la retenue.

Après la mi-octobre, en solidarité avec les Palestiniens de Gaza, des groupes armés pro-Iran ont mené des dizaines d’attaques contre les troupes américaines en Irak et en Syrie. En représailles, Washington a mené plusieurs frappes contre ces factions.  

Oeuvrant à la désescalade, Bagdad et Washington ont lancé des pourparlers fin janvier pour discuter de l’avenir de la coalition antidjihadiste créée en 2014 pour combattre l’EI.