(Washington) Joe Biden a assuré samedi soir Israël de son soutien « inébranlable » face à l’attaque de l’Iran, les forces américaines ayant aidé à abattre « presque tous » les projectiles iraniens tirés depuis la République islamique vers Israël.

Le président américain a indiqué dans un communiqué s’être entretenu dans la soirée avec le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou afin de lui réaffirmer « l’engagement inébranlable des États-Unis en faveur de la sécurité d’Israël ».

« Je lui ai dit qu’Israël avait fait preuve d’une capacité remarquable à se défendre contre des attaques sans précédent et à les déjouer, envoyant ainsi un message clair à ses ennemis : ils ne peuvent pas menacer efficacement la sécurité d’Israël », a-t-il ajouté.

M. Biden a souligné que les forces américaines avaient contribué à abattre « presque tous » les drones et missiles tirés par l’Iran sur Israël.  

Il a également déclaré qu’il convoquera dimanche ses homologues du G7, groupe des pays les plus industrialisés, afin de coordonner une « réponse diplomatique unie » à l’attaque « éhontée » de Téhéran.  

« Plusieurs heures »

Fait inhabituel, le président des États-Unis, grand allié d’Israël, avait écourté son week-end dans le Delaware, à plus de 150 kilomètres de la capitale Washington, avant l’annonce de l’assaut, mais alors que les craintes des représailles contre Israël annoncées ces derniers jours par l’Iran se faisaient de plus en plus pressantes.

Il s’agit de la première attaque directe jamais menée par la République islamique d’Iran contre le territoire d’Israël, son ennemi juré.

Plus tôt samedi, la Maison-Blanche avait estimé que l’« attaque aérienne contre Israël » allait « probablement » s’étendre « sur plusieurs heures ».

L’équipe du président américain est en « communication constante » avec les Israéliens et d’autres alliés des États-Unis, a assuré dans un communiqué Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.

En pleine campagne présidentielle aux États-Unis, le candidat républicain Donald Trump n’a pas manqué de critiquer son rival démocrate.  

L’attaque iranienne contre Israël montre la « grande faiblesse » des États-Unis sous le président démocrate Joe Biden, a-t-il fustigé lors d’un meeting en Pennsylvanie.

Donald Trump a assuré que « cela ne se serait pas produit si nous étions aux commandes ». « Vous le savez, ils le savent, tout le monde sait ».

Rentré à la Maison-Blanche en fin de journée, Joe Biden a aussitôt rejoint le bureau ovale pour ensuite participer à la réunion de crise dans une salle hautement sécurisée avec ses principaux responsables, notamment le ministre de la Défense Lloyd Austin, le secrétaire d’État Antony Blinken et le chef de la CIA William Burns, a précisé la Maison-Blanche.

Le 3 avril, le Guide suprême de la République islamique, l’ayatollah Ali Khamenei, avait juré qu’Israël serait « giflé » après les frappes aériennes qui lui ont été imputées sur l’annexe consulaire de l’ambassade iranienne à Damas. Sept Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, ont été tués.

« Depuis son territoire »

L’Iran a lancé samedi « depuis son territoire » une attaque de drones contre Israël, a annoncé le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari dans une allocution télévisée peu après 23 h (16 h heure de l’Est).

La télévision d’État iranienne a rapidement confirmé que le Corps des gardiens de la Révolution avait lancé une « vaste » attaque de « drones et de missiles » vers Israël

En casquette de baseball, Joe Biden n’a fait aucun commentaire aux journalistes qui l’attendaient alors qu’il montait à bord de son hélicoptère Marine One pour rentrer à Washington.  

Vendredi, il avait mis en garde l’Iran contre toute attaque sur Israël, tout en disant s’attendre à ce qu’elle se produise « bientôt ».

Plus tôt samedi, les États-Unis avaient déjà réaffirmé à Israël leur « engagement inébranlable en faveur de la sécurité » de leur allié, avait indiqué sur le réseau X le conseiller à la sécurité nationale américain Jake Sullivan, évoquant un entretien samedi matin avec son homologue israélien Tzahi Hanegbi.

Cet entretien a eu lieu après que l’Iran a saisi samedi un porte-conteneurs qu’il a accusé d’être « lié » à Israël, près du détroit d’Ormuz, l’une des voies maritimes les plus empruntées par la marine marchande. Washington a appelé l’Iran à le libérer « immédiatement ».