(Washington) Joe Biden a dit lundi vouloir éviter un embrasement au Moyen-Orient après l’attaque sans précédent de l’Iran contre Israël, dans laquelle l’armée américaine est directement intervenue pour intercepter drones et missiles.

« Ensemble avec nos partenaires, nous avons vaincu cette attaque » de l’Iran, a affirmé le président américain, qui affiche depuis son soutien « inébranlable » à l’allié israélien tout en disant tout faire pour éviter l’escalade régionale.

« Les États-Unis sont engagés pour la sécurité d’Israël. Nous sommes engagés en faveur d’un cessez-le-feu (à Gaza) qui ramènera les otages à la maison et empêchera le conflit de s’étendre plus qu’il ne l’est déjà », a-t-il déclaré en recevant le premier ministre irakien Mohamed Chia al-Soudani dans le bureau Ovale de la Maison-Blanche.

Le dirigeant irakien a de son côté dit espérer que « toutes les parties concernées feront preuve de retenue et arrêteront l’escalade », tout en appelant à mettre un terme à « cette guerre destructrice » à Gaza.

L’Iran a tiré des centaines de missiles et drones dans la nuit de samedi à dimanche sur Israël, en représailles à une attaque meurtrière contre son consulat à Damas attribuée à Israël.  

La quasi-totalité de ces missiles et drones ont été interceptés par la défense antiaérienne israélienne avec l’aide des États-Unis et d’autres pays alliés.

Ces opérations s’inscrivent dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas palestinien depuis le 7 octobre, dont l’ampleur sans précédent n’a cessé de faire craindre une explosion régionale.

« Nous pouvons avoir des évaluations divergentes concernant les dossiers régionaux actuels », a déclaré Mohamed Chia al-Soudani, en constant exercice d’équilibriste entre son allié iranien et son partenaire américain. « Mais nous sommes d’accord sur les principes du droit international. »

« Réponse diplomatique »

« Nous refusons toute attaque contre les civils, en particulier les femmes et les enfants, tout comme nous appelons au respect du droit et des traditions internationales concernant la protection des missions diplomatiques », a-t-il insisté.

Plus tôt lundi, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a assuré que les États-Unis ne « cherchent pas l’escalade » mais continueront « à défendre Israël et à protéger (leurs) effectifs dans la région ».

« Je pense que ce week-end a démontré qu’Israël n’a pas eu et n’a toujours pas à se défendre seul lorsqu’il est victime d’une agression », a-t-il poursuivi en condamnant une attaque d’une portée « sans précédent », la première à viser directement Israël depuis le territoire iranien.

M. Blinken a encore fait part d’une intense séquence diplomatique « ces dernières 36 heures, visant à coordonner une réponse diplomatique pour tenter d’empêcher l’escalade » dans la région.

Le chef de la diplomatie américaine s’est notamment entretenu avec ses homologues égyptien, jordanien, turc, saoudien, britannique et allemand, selon le département d’État.

Qualifiant l’attaque d’« échec spectaculaire et embarrassant », Washington a par ailleurs démenti les informations selon lesquelles les Iraniens avaient prévu un tel échec et qu’ils avaient « donné l’alerte pour aider Israël à préparer ses défenses et à limiter tous dégâts potentiels ».

« Tout ceci est catégoriquement faux », a affirmé John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche. « Cette attaque a échoué parce qu’Israël, les États-Unis et une coalition d’autres partenaires engagés envers la sécurité d’Israël l’ont fait échouer ».

Des responsables américains ont fait savoir que l’Iran avait transmis aux États-Unis, par l’intermédiaire de la Suisse, un message les prévenant de leur intention de répondre à la frappe sur leur consulat à Damas.