(Dallas) Un feu de broussailles qui se propage rapidement dans la région texane de la Panhandle est devenu mercredi l’un des plus grands incendies de l’histoire de l’État, obligeant à des évacuations et provoquant des coupures d’électricité alors que les pompiers luttent pour contenir les flammes qui s’étendent.

Cet incendie tentaculaire fait partie d’un groupe d’incendies incontrôlables qui menacent des villes rurales, où les autorités locales ont fermé les routes et exhorté les habitants à quitter leurs maisons. Le plus grand des incendies, qui s’est étendu sur près de 3400 kilomètres carrés, a gagné des parties de l’Oklahoma voisin, selon le service forestier du Texas.

Les autorités avaient maîtrisé mercredi après-midi seulement 3 % de la surface de cet incendie, désormais plus grand que l’État de Rhode Island.

Les autorités évaluaient les dégâts mercredi et ont prévenu qu’ils pourraient être considérables. Le coordinateur de la gestion des urgences du comté de Hemphill, Bill Kendall, a décrit le terrain calciné comme « un paysage lunaire… Tout est disparu ».

Aucun mort ni aucun blessé n’avait été signalé mercredi matin alors que d’énormes panaches de fumée s’élevaient à des centaines de pieds dans les airs. Mais les autorités ont mis en garde les habitants contre des pertes matérielles potentiellement importantes.

PHOTO NICK OXFORD, REUTERS

Vue d’une maison détruite par l’incendie de Smokehouse Creek à Canadian, Texas.

« Il y a eu un moment où nous ne pouvions rien voir », a raconté Greg Downey, 57 ans, décrivant comment il s’est échappé des flammes alors que le feu s’abattait sur son quartier. « Je ne pensais pas qu’on s’en sortirait. »

M. Kendall a indiqué qu’une quarantaine de maisons avaient brûlé autour du périmètre de la ville de Canadian, mais qu’aucun bâtiment n’avait été perdu à l’intérieur de la communauté.

La ville de Fritch, qui compte moins de 2000 habitants, a perdu des centaines d’habitations lors d’un incendie en 2014 et semble à nouveau durement touchée.

Les habitants de cette zone ne sont probablement pas « préparés à ce qu’ils vont voir s’ils arrivent en ville », a prévenu Deidra Thomas, porte-parole du service de gestion des urgences du comté de Hutchinson, lors d’une émission diffusée sur les réseaux sociaux. Elle a comparé les dégâts à ceux d’une tornade.

La ville n’est toujours pas sûre pour le retour des habitants, a-t-elle ajouté.

Les autorités n’ont pas indiqué ce qui a déclenché les incendies, mais les vents forts, l’herbe sèche et les températures anormalement élevées ont alimenté les flammes. Près de Borger, une communauté d’environ 13 000 habitants, les responsables des services d’urgence ont à un moment donné, mardi en fin de journée, répondu aux questions d’habitants paniqués lors d’une retransmission en direct sur Facebook et leur ont dit de se préparer à partir s’ils ne l’avaient pas déjà fait.

Le gouverneur républicain Greg Abbott a déclaré 60 comtés sinistrés. En raison de l’avancée des flammes, le principal site de démantèlement de l’arsenal nucléaire américain a dû interrompre ses activités mardi soir, mais il a pu reprendre son travail normal mercredi.

Les incendies ont ravagé des comtés peu peuplés dans les vastes plaines d’altitude, ponctuées d’élevages de bétail et de plates-formes pétrolières.

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Des camions calcinés étaient visible dans la ville de Canadian, au Texas.

Les prévisions météorologiques donnaient un peu d’espoir aux pompiers : des températures plus fraîches, moins de vent et peut-être de la pluie jeudi. Mais pour l’instant, la situation est désastreuse dans certaines zones.

Des vents soutenus de près de 75 kilomètres/heure, avec des rafales de presque 115 kilomètres/heure, ont fait que les incendies qui se propageaient vers l’est ont tourné vers le sud, menaçant de nouvelles zones, selon les prévisionnistes. Mais les vents se sont calmés après l’arrivée d’un front froid mardi soir, a dit Peter Vanden Bosch, météorologue au Service météorologique national d’Amarillo, au Texas.

« Heureusement, les vents se sont affaiblis de manière significative », a déclaré M. Vanden Bosch mercredi. On s’attend à ce qu’il y ait à nouveau de la brise vendredi et que les conditions météorologiques critiques pour les incendies reviennent d’ici le week-end, a-t-il ajouté.

Alors que les ordres d’évacuation se multipliaient mardi, les responsables du comté et de la ville ont exhorté les habitants à activer les services d’alerte d’urgence sur leurs téléphones portables et à se tenir prêts à évacuer immédiatement.

Un nombre indéterminé de maisons et d’autres structures ont été endommagées ou détruites dans le comté, ont indiqué les responsables locaux des services d’urgence.

L’usine Pantex, située au nord-est d’Amarillo, a évacué le personnel non essentiel mardi soir par « excès de prudence », a déclaré Laef Pendergraft, porte-parole du bureau de production de l’Administration nationale de la sécurité nucléaire à Pantex. Les pompiers sont restés sur place en cas d’urgence.

L’usine est depuis longtemps le principal site américain d’assemblage et de désassemblage de bombes atomiques. Elle a achevé la fabrication de sa dernière bombe en 1991 et en a démantelé des milliers depuis.

Pantex a lancé tôt mercredi sur le réseau X que l’installation « est ouverte pour les opérations normales de l’équipe de jour » et que tout le personnel devait se présenter à son poste selon l’emploi du temps qui lui était assigné.

Alors que les incendies faisaient rage mardi, des évacuations ont été ordonnées dans plusieurs villes situées au nord-est d’Amarillo.

L’incendie de Smokehouse Creek s’est propagé du Texas au comté voisin de Roger Mills, dans l’ouest de l’Oklahoma, où les autorités ont encouragé les habitants de la région de Durham à fuir. Les autorités ne savent pas encore quelle est l’ampleur de l’incendie dans l’Oklahoma.