(Washington) Joe Biden a pour la première fois fait usage lundi de son droit de veto présidentiel, repoussant une loi portée par l’opposition républicaine limitant les investissements responsables dans les fonds de pension.

Le texte adopté par le Congrès prévoit d’interdire aux gestionnaires de fonds de pension de prendre en compte des critères environnementaux, sociaux ou de gouvernance (ESG) dans leurs décisions financières.

Cette interdiction menace « l’épargne pour les retraites en rendant illégale la prise en compte des facteurs de risque », a déclaré le président américain dans un communiqué.

« Celui qui gère votre pension devrait être en mesure de protéger votre épargne gagnée à la sueur de votre front, que cela plaise à Marjorie Taylor Greene ou non », a dit Joe Biden en allusion à une élue de l’aile la plus dure de la droite américaine.

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L’élue républicaine Marjorie Taylor Greene

En votant ce texte, les républicains dénonçaient une posture idéologique.

Après l’annonce du veto, le président républicain de la Chambre des représentants Kevin McCarthy a attaqué Joe Biden, « qui veut que Wall Street utilise l’argent gagné à la sueur de votre front non pas pour faire grandir votre épargne, mais pour soutenir un programme politique d’extrême gauche ».

Les républicains ont réussi à adopter cette loi grâce à leur très mince majorité à la Chambre des représentants. Le texte avait également été adopté au Sénat, pourtant contrôlé par les démocrates, grâce au ralliement de deux sénateurs du parti présidentiel et à l’absence de trois autres lors du vote.

Le républicain Andy Barr, auteur de la loi, avait estimé que la mesure prise pour cible « politisait les fonds de pension des Américains et mettait leurs retraites en danger ».

La Maison-Blanche avait immédiatement indiqué que Joe Biden y opposerait son veto.

Ce texte, ciblant une mesure mise en place par le département américain du Travail en janvier, avait aussi été largement critiqué par les organisations environnementales.  

« Empêcher les gens de prendre en compte les risques financiers liés au changement climatique, dont ils sentent déjà les effets, ne servira qu’à porter atteinte à leur épargne », avait dénoncé l’une d’elles, le Sierra Club.