(New York) Donald Trump a reçu mardi l’ancien dirigeant japonais Taro Aso à New York, selon son équipe de campagne, dans le cadre de la diplomatie de l’ombre que mène le candidat républicain à la présidentielle américaine de novembre.

Les deux hommes se sont rencontrés à la Trump Tower, une des propriétés de l’ancien président des États-Unis et magnat de l’immobilier, actuellement en procès à New York.

« C’est un homme très respecté au Japon et au-delà, quelqu’un que j’ai apprécié et que j’ai connu », a déclaré Donald Trump en recevant M. Aso, bref premier ministre (sept. 2008 – sept. 2009), selon une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux par son équipe de campagne.  

« On s’apprécie et on va parler du Japon et des États-Unis aujourd’hui et de beaucoup d’autres choses », a-t-il ajouté.

Le républicain s’attelle – quand il n’est pas au tribunal – à mener une diplomatie de l’ombre, échangeant avec des responsables étrangers et critiquant la politique du président démocrate Joe Biden, son rival pour l’élection de novembre.

Il a reçu au cours des dernières semaines le chef de la diplomatie britannique David Cameron, le président polonais Andrzej Duda ainsi que le dirigeant hongrois Viktor Orban.

Proche allié de l’ancien premier ministre Shinzo Abe, Taro Aso, 83 ans, reste un poids lourd au sein du Parti libéral-démocrate japonais (PLD, droite conservatrice), dont il est le vice-président.

Sans évoquer directement sa rencontre avec M. Aso, Donald Trump s’est emporté mardi matin sur le taux de change entre le yen et le dollar, alors que la monnaie japonaise atteint ces derniers temps de nouveaux plus bas face au dollar depuis 1990.

« Pour les personnes stupides, ça paraît être une bonne chose, mais c’est un désastre pour nos fabricants », a-t-il affirmé sur Truth Social.

Tokyo a minimisé mercredi l’importance de la rencontre, le porte-parole de l’exécutif nippon, Yoshimasa Hayashi, assurant qu’il s’agissait d’une visite de M. Aso à titre individuel, effectuée en sa qualité de député japonais.

Le gouvernement japonais n’était « pas impliqué » dans cette rencontre, a encore affirmé M. Hayashi.

Plus tôt ce mois-ci, Joe Biden a accueilli en grande pompe à Washington le premier ministre nippon Fumio Kishida. Les deux dirigeants ont alors annoncé un vaste renforcement des liens de défense déjà profonds entre les États-Unis et le Japon, qui se méfient tous deux de la Chine.

M. Hayashi a balayé mercredi les craintes quant à une éventuelle remise en cause par Washington de ces liens de défense bilatéraux si M. Trump revenait au pouvoir.  

L’alliance américano-japonaise est « solide » et jouit d’un large soutien « transpartisan » aux États-Unis, a-t-il estimé.