(Washington) Comme deux présidents dans l’Histoire, Donald Trump pourrait temporairement céder les rênes du pouvoir à son vice-président, Mike Pence, s’il n’est plus en situation de diriger les États-Unis, une éventualité codifiée par le XXVe amendement de la  Constitution.

L’amendement, adopté en 1967 après l’assassinat du président John F. Kennedy, précise en quatre articles les modalités de transfert des pouvoirs exécutifs en cas de démission, de décès, de destitution ou d’incapacité temporaire du locataire de la Maison-Blanche.

Cela pourrait être le cas de M. Trump, déclarté positif à la COVID-19 et qui s’est placé en quarantaine, si son état de santé s’aggravait à un mois de l’élection présidentielle.

Selon l’article 3 de cet amendement, le président américain devrait alors faire parvenir au président pro tempore du Sénat, le républicain Chuck Grassley, et la présidente de la Chambre des représentants, la démocrate Nancy Pelosi, « une déclaration écrite leur faisant connaître son incapacité d’exercer les pouvoirs et de remplir les devoirs de sa charge ».

« Jusqu’au moment où il les avisera par écrit du contraire, ces pouvoirs seront exercés et ces devoirs seront remplis par le vice-président agissant en qualité de Président par intérim », ajoute le texte.

Cet article a été utilisé par Ronald Reagan en 1985 et par George W. Bush en 2002 et 2007. À chaque fois, les deux présidents avaient subi une anesthésie générale.  

Après l’attentat dans lequel M. Reagan avait été gravement blessé en 1981, une lettre invoquant le XXVe amendement avait été préparée, mais jamais envoyée au Congrès.

Selon l’article 4, jamais utilisé, si le président est incapable physiquement ou s’il refuse de céder le pouvoir, c’est alors le vice-président, soutenu par une majorité des membres du cabinet, qui avertit par écrit les chefs du Congrès que le président ne peut plus exercer ses fonctions.  

Il revient alors au Congrès de prendre une décision, par un vote aux deux tiers des deux chambres.

En février 2019, l’ancien directeur adjoint du FBI Andrew McCabe avait affirmé avoir discuté de l’éventualité d’invoquer le XXVe amendement avec Rod Rosenstein, alors numéro 2 du ministère de la Justice, peu après le limogeage par M. Trump du patron de la police fédérale James Comey en mai 2017.