Le Tennessee a électrocuté jeudi un condamné qui se trouvait depuis 36 ans dans les couloirs de la mort pour le meurtre d'une jeune femme souffrant d'un retard mental.

La mort de David Earl Miller, 61 ans, a été prononcée à 19 h 25 dans le pénitencier de haute sécurité de Nashville, ont annoncé les autorités.

Il s'agit de la deuxième exécution sur la chaise électrique en un peu plus d'un mois, alors qu'elle n'avait pas servi depuis 2013 aux États-Unis.

Les autorités avaient placé une éponge mouillée et un casque en métal sur son crâne rasé, et des électrodes à ses pieds. Quand l'électricité a parcouru son corps, il s'est raidi, mais est resté maintenu par des sangles, ont raconté des témoins lors d'une conférence de presse.

Objet de nombreuses maltraitances dans son enfance, David Earl Miller vivait d'expédients au début des années 80 quand un prêtre du Tennessee l'avait recueilli chez lui en échange de faveurs sexuelles.

Habité par la rage, selon une expertise psychologique, il s'était déchaîné le 20 mai 1981 contre Lee Standifer, 23 ans, née avec des lésions cérébrales.

Après l'avoir attirée pour un rendez-vous galant, il l'avait battue à mort avec un tisonnier avant d'abandonner son corps dans des bois adjacents au jardin du pasteur.

Celui-ci avait découvert le corps et lancé l'alerte. David Earl Miller avait été arrêté une semaine après le meurtre.  

En 1982, il avait été condamné à la peine capitale, puis à nouveau en 1987, après que la Cour suprême du Tennessee eut ordonné un nouveau procès. D'autres recours judiciaires, tous infructueux, ont suivi.

Le condamné a aussi gagné quelques années grâce à la suspension des exécutions en 2009 au Tennessee, sur fond de polémique autour des produits utilisés pour les injections létales.

Mais cet État du Sud vient de renouer avec cette pratique et a exécuté trois hommes depuis le début de l'année.

L'un d'eux, Edmund Zagorski, avait choisi la chaise électrique - qui n'avait pas servi depuis 2013 aux États-Unis - plutôt que le cocktail de médicaments, par crainte qu'ils ne lui imposent de longues minutes de souffrance.

Pour la même raison, David Earl Miller et d'autres condamnés ont demandé à un tribunal fédéral d'imposer au Tennessee d'abandonner les injections létales au profit des pelotons d'exécution.  

La justice ne s'étant pas prononcée à temps, il a opté, à son tour, pour la chaise électrique.

David Earl Miller n'est pas loin du triste record de 40 ans passés dans les couloirs de la mort par Gary Alvord, décédé de cause naturelle en 2013 en Floride.  

La moyenne est généralement de 15,5 ans entre la condamnation et l'exécution, selon le centre d'information sur la peine de mort, qui déplore les répercussions de ces longs délais pour les contribuables, les proches des victimes et les condamnés.  

photo Tennessee Department of Correction, via archives AP

David Earl Miller