Saint François d'Assise ou saint François-Xavier? C'est la question que se posaient tous les vaticanistes, hier, pour expliquer le nom choisi par le pape, le premier de l'histoire.

«Pour moi, c'est évidemment François d'Assise, parce que Bergoglio a toujours été vu comme un défenseur infatigable des pauvres, qu'il tendait à imiter dans sa vie personnelle, comme le poverello», estime Sergio Mora, vaticaniste d'origine argentine pour le quotidien espagnol ABC.

Philippe Vaillancourt, qui édite le site d'actualité religieuse québécois Crayon et goupillon, ajoute que le saint du XIIIe siècle est aussi associé à la protection de l'environnement.

Pour sa part, le père Bernard Carrière, secrétaire général des jésuites au Québec, considère que l'inspiration de Jorge Bergoglio est «certainement François-Xavier, compagnon d'Ignace de Loyola, un homme très audacieux qui est allé en Inde, au Japon et qui est mort en face de la Chine. C'est certainement un symbole d'ouverture sur le monde.»

Ignace de Loyola est le fondateur des jésuites. Le jésuite espagnol François-Xavier est mort dans une île, abandonné par le navire qui l'amenait évangéliser la Chine - l'une des frontières de l'évangélisation et des relations avec l'islam, note Gilles Routhier, recteur de la faculté de théologie de l'Université Laval.

Une référence à saint François Jérôme, jésuite napolitain du XVIIe siècle, a aussi été avancée par certains. Ce dernier a consacré sa vie aux orphelins, aux malades et aux vagabonds.

Chose certaine, pour le Québec, ce nom a du bon, souligne M. Vaillancourt: Mgr François de Laval, premier évêque de Québec, est déjà bienheureux.