L'influent sénateur américain John Kerry a indiqué mardi qu'il allait se rendre au Pakistan la semaine prochaine afin de tenter d'apaiser les tensions entre Washington et Islamabad après l'opération commando américaine dans ce pays qui a abouti à la mort d'Oussama ben Laden.

M. Kerry, président démocrate de la commission des Affaires étrangères du Sénat, est le premier haut responsable américain à annoncer une visite au Pakistan depuis le raid contre la villa d'Oussama ben Laden le 2 mai dernier.

«Nombre de personnes ont suggéré qu'il serait bien d'avoir un dialogue au sujet de l'après (opération ben Laden) et sur la façon de revenir sur la bonne voie», a dit M. Kerry, qui a aussi annoncé cette semaine qu'il se rendrait en Afghanistan ce week-end.

M. Kerry a été un fervent partisan d'un engagement américain plus fort auprès de son allié pakistanais dans la lutte contre l'extrémisme islamiste.

Interrogé sur ce qu'il comptait dire aux responsables pakistanais, M. Kerry a répondu: «tous les sujets pertinents sont sur la table, et il y en a beaucoup».

«Il y a de sérieux problèmes, des questions sérieuses que nous devons résoudre ensemble. Et notre intérêt et le leur, je pense, sont bien servis si nous travaillons à résoudre ces difficultés», a ajouté le sénateur.

M. Kerry a ajouté qu'il a discuté de la situation avec des responsables de l'administration, dont l'émissaire américain en Afghanistan et au Pakistan, Marc Grossman.

Le voyage de M. Kerry pourrait ouvrir la voie à un éventuel déplacement de la secrétaire d'État Hillary Clinton.

De son côté, le président Barack Obama avait évoqué fin 2010 un voyage au Pakistan, mais aucune source à la Maison-Blanche n'a abordé le sujet depuis l'opération commando à Abbottabad.

Nombre d'élus américains ont soulevé des questions sur la présence d'Oussama ben Laden sur le sol pakistanais.

Parmi eux, le président de la Chambre des représentants, John Boehner, a déclaré mardi matin sur la chaîne NBC: «Je vois (le Pakistan) comme un allié. Mais il y a des questions qui demeurent sur ce qu'ils savaient ou ne savaient pas au sujet de la présence de ben Laden dans leur pays».

«Allons-nous travailler ensemble? Si oui, soit vous êtes complètement avec nous, soit vous ne l'êtes pas», a-t-il ajouté à l'adresse des Pakistanais.

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