Le prince George, âgé de trois mois et promis au trône d'Angleterre, était baptisé mercredi avec de l'eau du Jourdain, au cours d'une cérémonie que ses parents William et Kate ont voulu intime, en rupture avec le faste royal usuel.

Seuls 22 invités, au premier rang desquels la reine Élisabeth II, devaient assister à cette cérémonie prévue pour 15 h (10 h à Montréal) dans la chapelle du palais Saint-James à Londres.

Outre les parents et frères et soeur de William et Kate, la liste des «happy few» comprend les sept parrains et marraines du jeune prince, qui sont des amis d'enfance ou d'université de ses parents. Signe d'une rupture avec la tradition, Zara Tindall, cousine de William, est la seule marraine issue de la famille royale.

Si l'événement devait se dérouler à l'abri des regards, les caméras étaient dès le début de la matinée installées devant les portes du palais.

Outre la cinquantaine de journalistes présents, les habituels inconditionnels de la monarchie répondaient également à l'appel, dans l'espoir d'apercevoir le «bébé royal».

«On vit un moment unique, historique» avec la perspective de voir «trois futurs rois sur la même photo», explique John Loughrey, 58 ans, qui a dormi sous le porche d'un magasin malgré des trombes d'eau.

La reine, âgée de 87 ans, est en effet accompagnée de trois générations de futurs monarques : son fils aîné Charles, son petit-fils William et son arrière-petit-fils George.

Le premier ministre David Cameron a appelé les députés de la Chambre des Communes à «célébrer» l'événement.

Conformément à la tradition, c'est l'archevêque de Canterbury Justin Welby, chef spirituel des anglicans, qui sera chargé de baptiser l'enfant, en lui faisant un signe de croix sur le front et en lui versant à trois reprises sur la tête de l'eau du Jourdain.

Pour l'occasion, George portera une robe blanche de dentelles et satin, une réplique de celle portée en 1841 par la fille aînée de la reine-impératrice Victoria.

La cérémonie religieuse sera suivie d'une réception à Clarence House, la résidence londonienne du prince Charles, où les invités pourront déguster une partie du gâteau de mariage de Kate et William qui avait été gardée spécialement pour le baptême.

La liste des invités, le choix des parrains et celui du lieu reflètent la volonté du couple de prendre quelques libertés avec la coutume.

Dans l'histoire contemporaine de la famille royale, plusieurs membres - Élisabeth II, les princes Charles et William - ont été baptisés au palais de Buckingham, la résidence londonienne de la reine.

Mais les parents de George ont préféré l'intimité de la chapelle royale du palais Saint-James, un lieu symbolique pour William puisque c'est là que la dépouille de sa mère Diana avait reposé la veille de ses funérailles, en 1997.

L'ancien chef du cabinet de la «princesse du peuple», Patrick Jephson, a souligné auprès de l'AFP l'importance du baptême, qui «renforce la perception du public selon laquelle la famille royale britannique va perdurer pendant encore longtemps».

Le prince George n'avait pas été vu en public depuis son apparition au lendemain de sa naissance le 22 juillet, emmailloté dans les bras de sa mère devant la maternité et une armée de photographes et télévisions du monde entier. Les seules photos diffusées ensuite ont été réalisées par le grand-père maternel, Michael Middleton.

«William et Kate veulent rompre avec certains aspects du passé et, dans l'ensemble, je trouve cela bienvenu», juge encore Patrick Jephson, pour qui le couple «donne un coup de jeune à la marque royale», même s'il estime qu'il faut prendre garde à ce que la famille royale ne devienne pas «normale».

Parmi les excentriques de la monarchie, Terry Hutt, 77 ans, surnommé «The Union Jack Man» pour ses tenues, promenait mercredi une affiche de félicitations ornée d'un canard de bain devant le palais St-James.

Ma femme «pense que je suis dingue», dit cet homme qui campe depuis dimanche sur place et espère féliciter de vive voix la famille royale. «On a entendu dire que Kate et William regardent la télé et qu'ils nous ont vus. Je suis persuadé qu'ils vont venir nous voir».