(Nations unies) Le gouvernement irakien a demandé à l’ONU de mettre un terme d’ici fin 2025 à sa mission politique présente dans le pays depuis plus de 20 ans, estimant qu’elle n’était plus nécessaire, selon une lettre vue vendredi par l’AFP.  

Dans cette lettre adressée au Conseil de sécurité, le premier ministre Mohamed Chia al-Soudani décrit « les développements positifs et les succès » des gouvernements successifs et l’accomplissement du mandat de la mission d’assistance des Nations unies pour l’Irak (Manui), présente depuis 2003.

Dans ces circonstances, « après 20 ans de transition démocratique et de défis variés surmontés, les raisons de la présence d’une mission politique en Irak n’existent plus », poursuit-il.

Ainsi, « nous appelons à la fin du mandat de la mission […] de façon permanente le 31 décembre 2025 ». À condition que la Manui se concentre d’ici là sur les dossiers liés à la réforme économique, à la lutte contre le changement climatique et aux questions de développement.

Le mandat de la mission créée par le Conseil de sécurité en 2003 à la demande du gouvernement irakien, renforcé en 2007, et renouvelé chaque année, inclut aussi le soutien du gouvernement pour un dialogue politique inclusif et la réconciliation nationale, l’organisation des élections ou la réforme du secteur de la sécurité.

Lors du dernier renouvellement du mandat en mai 2023, le Conseil, qui doit débattre de cette question la semaine prochaine, avait demandé au secrétaire général de lancer un examen stratégique de la mission, confié au diplomate allemand Volker Perthes.

Dans ses conclusions remises en mars, il notait que « compte tenu des menaces et défis actuels pour la paix et la sécurité de l’Irak », les « fonctions politiques de base de la Manui […] restent pertinentes ».

Toutefois, la mission, qui comptait fin 2023 plus de 700 personnes, « dans sa forme actuelle, semble trop importante », estimait-il, appelant à commencer à transférer ses tâches aux autorités nationales compétentes et à d’autres entités de l’ONU sur place « de manière responsable, ordonnée, graduelle ».

Il concluait que « la période de deux ans identifiée par le gouvernement pour le retrait de la mission pourrait être un laps de temps suffisant pour faire plus de progrès et rassurer les plus sceptiques dans le paysage politique et sociétal irakien » sur le fait que cette transition « ne provoquera pas un recul des avancées démocratiques ou ne menacera pas la paix et la sécurité ».