(Sanaa) Les forces américaines et britanniques ont mené dans la nuit de jeudi à vendredi des frappes aériennes dans différents secteurs du Yémen afin de « miner » les capacités militaires des rebelles houthis impliqués dans des attaques contre le trafic maritime en mer Rouge en soutien à Gaza.

Ces frappes conjointes ont été menées contre 13 sites des houthis afin de prévenir de futures attaques des rebelles yéménites, a affirmé le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).  

« Les forces britanniques ont participé à une opération conjointe avec les forces américaines visant à miner les capacités militaires des houthis qui continuent de mener des attaques contre le transport maritime international en mer Rouge et dans le golfe d’Aden », avait auparavant affirmé le ministère de la Défense dans un bref communiqué.

Selon le ministère, des renseignements ont « confirmé » que deux sites dans le secteur de Hodeida, étaient impliqués dans des attaques contre le trafic maritime, avec des maisons qui servaient de poste de pilotage de drones et de lieux pour entreposer des appareils volants de longue portée.

Un autre site situé au sud de Hodeida, servait aussi à mener des attaques de drones contre le trafic maritime international, selon cette source.  

Des témoins et des médias locaux avaient auparavant fait état de frappes qui ont visé différents secteurs du Yémen, y compris la capitale Sanaa et la ville portuaire de Hodeida.  

Des journalistes de l’AFP ont entendu de fortes explosions dans ces deux villes. Selon la chaîne al-Masira, contrôlée par les rebelles houthis, des frappes ont aussi visé des infrastructures de télécommunications dans la ville de Taëz.  

Al-Masira a fait état de « plusieurs » morts et blessés dans ces frappes, des informations qu’il n’a pas été possible de vérifier de manière indépendante à ce stade.

La chaîne des houthis avait rapidement attribué l’ensemble de ces frappes aériennes aux forces américaines et britanniques déployées dans la région.

Des navires frappés

Les houthis avaient revendiqué mercredi l’attaque d’un vraquier et de plusieurs autres navires au large du Yémen, affirmant qu’il s’agissait d’une réponse aux frappes israéliennes sur Rafah, ville palestinienne devenue l’épicentre de la guerre dans la bande de Gaza.

Un navire grec a notamment été endommagé cette semaine par des tirs de missiles houthis au large du Yémen où les forces américaines ont aussi intercepté cinq drones, avaient le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).

Et un pétrolier avait été touché à la mi-novembre par un missile au large du Yémen, selon une société de sécurité maritime.

Depuis novembre, les houthis ont mené des dizaines d’attaques en mer Rouge et dans le golfe d’Aden disant viser des navires en solidarité avec les Palestiniens, dans le contexte de la guerre meurtrière entre Israël et le Hamas.

Les États-Unis, proche allié d’Israël, ont mis en place en décembre une force multinationale pour protéger la navigation dans cette zone stratégique et lancé en janvier, avec l’aide du Royaume-Uni, des frappes au Yémen contre les houthis.

Mais ces frappes n’ont pas dissuadé les houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen et disent viser désormais aussi les navires américains et britanniques, outre ceux liés à Israël.

L’attaque du 7 octobre en Israël a entraîné la mort de plus de 1189 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte réalisé par l’AFP à partir des dernières données officielles disponibles.

En représailles à cette attaque, Israël a juré d’anéantir le Hamas, qu’il considère comme une organisation terroriste de même que les États-Unis et l’Union européenne, et a lancé une offensive qui a fait jusqu’à présent 36 224  morts dans la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé de l’administration du Hamas.

Le Hamas palestinien, les rebelles yéménites houthis et le Hezbollah libanais font partie de « l’axe de la résistance », un regroupement de mouvements armés hostiles à Israël et aux États-Unis, soutenu par l’Iran.