Le gouverneur de Floride, Rick Scott, a dit vendredi souhaiter le maintien de la loi controversée de son État permettant l'usage d'armes dans des situations de légitime défense, appelée Stand Your Ground, au moment où des manifestants réclament son abandon après l'affaire Trayvon Martin.

Le gouverneur républicain a reçu jeudi un groupe de manifestants qui dénoncent l'acquittement samedi de George Zimmerman pour le meurtre du jeune Trayvon Martin, un adolescent noir de 17 ans qui marchait dans la rue sans arme, le 26 février 2012 à Sanford en Floride.

M. Zimmerman, qui était vigile bénévole dans son quartier, a affirmé avoir agi en légitime défense.

Armés de pancartes, ces jeunes attendaient depuis lundi devant le Congrès de l'État, à Tallahassee, dans le nord de la Floride.

«Les manifestants m'ont demandé de convoquer une session spéciale du Congrès local pour révoquer la loi» sur la légitime défense, a déclaré le gouverneur dans un communiqué. «Mais je leur ai dit que j'étais d'accord avec le groupe de travail sur la sécurité et la protection des citoyens qui a confirmé cette loi».

«Je leur ai aussi rappelé qu'ils avaient le droit de partager leurs opinions avec leurs élus locaux», a ajouté Rick Scott, conservateur et grand défenseur des lois en faveur du port des armes aux États-Unis.

Cette loi sur la légitime défense existe dans plusieurs autres États, mais sa version en Floride est la plus permissive et va bien au-delà du droit de se défendre avec une arme dans sa propriété privée.

Adoptée en 2005 lorsque Jeb Bush - fils et frère des anciens présidents - était gouverneur de Floride, cette loi établit qu'une personne peut utiliser une arme quand elle se sent menacée de mort ou craint d'être grièvement blessée dans une attaque. Plaider la légitime défense dans ces cas-là lui donne alors l'immunité devant la justice.

Cette loi a été au coeur des débats tout au long du procès Zimmerman, les avocats de l'accusé plaidant la légitime défense et le respect de la législation.

Mais les détracteurs de la loi s'interrogent: «qu'en est-il du droit à la légitime défense de (Trayvon) Martin lui-même, alors que celui-ci marchait sans arme et effrayé, poursuivi par un vigile armé?».

La police de Sanford a annoncé que pour le moment elle ne rendrait pas comme il se doit à Zimmerman, désormais acquitté, l'arme qu'il a utilisée le soir du meurtre.

Le département de la Justice des États-Unis a indiqué qu'il examinait la possibilité de présenter des chefs d'accusation contre l'ancien vigile volontaire, s'il découvrait que ce dernier avait violé les droits civiques de l'adolescent noir.