Près de quatre mois après la tuerie dans une école élémentaire de Newtown qui a traumatisé l'État et le reste de son pays, le gouverneur du Connecticut, Dannel Malloy, a promulgué hier une nouvelle loi sur les armes à feu décrite par ses promoteurs comme étant la plus stricte des États-Unis en la matière. Explication, en quatre mots, de cette législation qui intervient au moment où le Congrès américain hésite à durcir ses propres lois sur les armes à feu.

Chargeurs

La loi interdit la vente ou la revente des chargeurs pouvant contenir plus de 10 cartouches et impose à ceux qui possèdent des chargeurs d'une capacité supérieure à 10 cartouches de les déclarer auprès des autorités locales. Adam Lanza, l'auteur du massacre de l'école Sandy Hook, avait utilisé plusieurs chargeurs d'une capacité de 30 cartouches pour tirer 154 coups et tuer 20 enfants et 6 adultes en moins de cinq minutes.

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La loi interdit la vente ou la revente des chargeurs pouvant contenir plus de 10 cartouches et impose à ceux qui possèdent des chargeurs d'une capacité supérieure à 10 cartouches de les déclarer auprès des autorités locales.

Armes

Le texte fait passer de 66 à 160 le nombre d'armes d'assaut interdites dans l'État du Connecticut. La liste inclut désormais le Bushmaster AR-15 dont s'est servi Adam Lanza pour massacrer ses victimes. Les citoyens qui possèdent déjà une des nouvelles armes interdites pourront les conserver légalement à condition de les enregistrer.

Vérifications

La vérification des antécédents de tous les acheteurs est désormais obligatoire pour toutes les ventes d'armes à feu au Connecticut, tant privées que publiques. Les citoyens de l'État devront en outre obtenir un «certificat d'admissibilité» pour acheter des fusils ou des munitions. La loi prévoit enfin la création d'un fichier des personnes condamnées pour des actes commis avec des armes, une première aux États-Unis.

Opposition

La nouvelle législation a été négociée et adoptée de façon bipartite par les deux chambres du Parlement du Connecticut. Mais elle est loin de faire l'unanimité. Les critiques de la loi affirment notamment qu'elle n'empêchera pas un autre forcené comme Adam Lanza de massacrer des innocents. «C'est une question de santé mentale, pas une question d'armes à feu», a déclaré Jake McGuigan, de la Fondation nationale du tir sportif, dont le siège se trouve à Newtown.

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La vérification des antécédents de tous les acheteurs est désormais obligatoire pour toutes les ventes d'armes à feu au Connecticut, tant privées que publiques.