Au moins 29 personnes ont été tuées dans des raids aériens de l'armée en Syrie, où les rebelles se sont emparés d'un important champ pétrolier de l'Est, privant le régime de toute réserve d'hydrocarbures dans cette région.

Dans l'ouest du pays, le ministre de la Réconciliation nationale a échappé à une tentative d'assassinat, selon les médias officiels, lorsque des hommes armés ont tiré sur sa voiture alors qu'il ne s'y trouvait pas.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), 14 personnes ont été tuées et des dizaines blessées par les raids menés par un hélicoptère militaire sur le quartier de Tariq el-Bab, dans l'est d'Alep (nord), tandis que 15 autres, dont une femme et un enfant, ont péri dans quatre raids aériens sur la ville d'Al-Bab et la localité de Tadef, au nord-est de la métropole.

Une vidéo diffusée par les militants sur internet, évoquant un «massacre effroyable» à Tariq el-Bab, montre une foule sur une montagne de ruines après l'effondrement d'au moins un immeuble, plusieurs hommes tentant de dégager les ruines à la recherche d'éventuels survivants.

Dans une autre vidéo, des hommes tentent d'éteindre un incendie dans un mini-bus, au milieu des destructions.

Depuis plusieurs semaines, l'armée engrange des succès dans cette région, notamment au sud-est de la métropole du nord, à coups de bombardements, et aidée par des experts en guérilla urbaine du Hezbollah libanais.

Sur un autre front, à l'est, ce sont les rebelles, dont des jihadistes du Front Al-Nosra affilié à Al-Qaïda, qui ont remporté une victoire en s'emparant d'un des plus grands champs de pétrole du pays.

«Des combattants d'Al-Nosra et d'autres groupes ont pris le champ pétrolier Al-Omar, dans la province de Deir Ezzor, après des combats dans la nuit», a déclaré à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, en précisant que les troupes gouvernementales s'étaient retirées du site.

Cette prise prive le régime du contrôle de l'ensemble des champs pétrolier de l'est, selon l'OSDH.

Fin novembre 2012, les insurgés s'étaient déjà emparés de ce champ, avant que l'armée ne le reprenne quelques jours plus tard.

Un vidéo postée sur internet par des militants de l'opposition montre des combattants autour d'une entrée du champ, tandis que d'autres conduisent un blindé, présenté comme ayant été saisi aux troupes du régime avant leur retrait. Un militant affirme que les insurgés ont saisi sept chars en s'emparant du site.

L'opposition s'est emparée d'un premier champ l'année dernière. Depuis, les rebelles ont pris le contrôle de plusieurs champs pétroliers dans l'est du pays, et des groupes opérant en territoire rebelle ont commencé à produire du pétrole qu'ils vendent sur le marché noir.

La production pétrolière syrienne, principalement destinée à la consommation intérieure, a chuté de près de 90% depuis le début du conflit, notamment en raison des sanctions imposées par les États-Unis et l'Union européenne en 2011 pour faire pression sur le régime de Bachar al-Assad.

Par ailleurs, le ministre de la Réconciliation nationale, Ali Haïdar, a échappé à une tentative ratée d'assassinat sur la route Masyaf-Qadmous», selon la chaîne officielle syrienne, ajoutant que «son chauffeur avait été tué» dans l'attaque.

Président du parti syrien nationaliste socialiste, Ali Haïdar fait partie de l'opposition tolérée parle régime. Il a été nommé ministre de la Réconciliation nationale en juin 2012 par le président Bachar al-Assad.

«Si l'intention est de me faire taire, ils vont échouer (...) je poursuivrai ma mission jusqu'à ce que je tombe en martyr sur le sol de mon pays», a réagi le ministre, cité par l'agence officielle syrienne Sana.

Le paysage du conflit syrien, qui a déjà fait plus de 120 000 morts selon l'ONU, risque par ailleurs de changer avec l'annonce vendredi de la fusion de 7 importants groupes rebelles, baptisée «le Front islamique». Si celle-ci devient effective sur le terrain, l'armée de Bachar al-Assad devra faire face à une force militaire largement au-dessus des 50 000 hommes, une mauvaise nouvelle pour le régime, estiment des analystes.