Quelque 20 000 policiers et soldats monteront la garde durant le procès du président égyptien destitué, a annoncé un responsable jeudi, tandis que des opposants islamistes comptent organiser de grandes manifestations qui pourraient replonger le pays dans la violence.

Un responsable du ministère de l'Intérieur a prévenu que tout manifestant qui tenterait d'entrer dans le tribunal où Mohamed Morsi sera jugé ferait face à la «force» des autorités.

Cet avertissement survient alors qu'une coalition menée par les Frères musulmans a appelé à une série de manifestations à travers le pays de vendredi à lundi, date à laquelle le procès de M. Morsi doit commencer.

Le président destitué est accusé d'incitation à la violence et au meurtre, en lien avec les affrontements meurtriers devant le palais présidentiel en décembre. Il est détenu dans un lieu secret depuis que les militaires l'ont délogé du pouvoir le 3 juillet, lors d'un coup d'État soutenu par de nombreux Égyptiens.

On ne sait pas encore si M. Morsi, âgé de 62 ans, sera présent dans la salle d'audience, mais le responsable du ministère de l'Intérieur a indiqué qu'il serait transporté en hélicoptère vers le complexe pénitentiaire de Tora. Le procès se déroulera dans une académie de police située près du complexe, dans le sud du Caire, où sont détenus la plupart des leaders des Frères musulmans arrêtés, a indiqué le responsable.

Les autorités n'ont pas dit si Mohamed Morsi retournerait ensuite dans son lieu de détention secret ou s'il rejoindrait ses collègues des Frères musulmans détenus à la prison de Tora. Un autre responsable a affirmé que les autorités préféreraient qu'ils ne soit pas détenu à Tora pour éviter que la prison ne devienne un lieu de ralliement des manifestants, mais que les autorités civiles seraient responsables de lui à partir du début du procès.

Certains craignent que le procès soit le début d'une nouvelle vague d'instabilité et de violence en Égypte.

Le responsable du ministère de l'Intérieur a précisé que les forces de sécurité se déploieraient dans les rues entourant la prison à partir de samedi, soit deux jours avant le procès. Toutes les entrées du bâtiment seront scellées et des «équipes de combat» seront postées sur les toits autour de la prison afin de «déjouer tout complot des Frères musulmans visant à faire dérailler le procès», a-t-il dit.

Tous les responsables ont réclamé l'anonymat parce qu'ils n'étaient pas autorisés à discuter des préparatifs de sécurité en vue du procès.