Une journaliste de la BBC, arrêtée lundi par l'armée égyptienne lors de la dispersion d'une manifestation au centre du Caire, au cours de laquelle plusieurs manifestants ont été blessés et des dizaines arrêtés, a été libérée, a annoncé mardi le média britannique.

Shaimaa Khalil avait été placée en détention lundi après l'intervention de l'armée et de la police anti-émeutes pour disperser un sit-in qui durait depuis trois semaines sur la place Tahrir.

«Nous sommes soulagés que Shaimaa Khalil ait été libérée et contents qu'elle ait rejoint ses collègues. La BBC est très reconnaissante envers tous ceux dont les efforts ont aidé à sa libération», a dit la BBC dans un communiqué.

Mme Khalil a eu accès à son compte Twitter mardi, alors qu'elle était toujours en détention, et a indiqué qu'elle allait comparaître devant un procureur militaire.

«Moi et (les gens) avec moi allons bien, en route vers le procureur militaire de seen28», a-t-elle écrit, en référence à un complexe de bâtiments au Caire.

Le procureur militaire peut ordonner la libération des détenus ou les déférer devant un procureur civil.

L'armée égyptienne, au pouvoir depuis la chute de Hosni Moubarak en février, a été très critiquée pour avoir convoqué des journalistes afin qu'ils s'expliquent sur leurs articles. Mais elle n'avait pas jusqu'à présent détenu de journalistes travaillant pour des médias étrangers.

Jon Williams, un rédacteur en chef de BBC World News, avait appelé à sa libération sur son compte Twitter. «Arrêter des journalistes faisant leur travail (n'est) pas (une) très bonne pub pour (la) nouvelle Égypte», a-t-il écrit.

Mme Khalil avait publié des informations sur son compte Twitter avant son arrestation. «Quelqu'un vient de me dire: Attention! Ils arrêtent quiconque prend des photos», a-t-elle écrit.

Des témoins ont indiqué que des soldats et des policiers avaient frappé des manifestants et cassé des téléphones portables, ciblant ceux qui prenaient des photos.

Plus de 80 personnes ont été arrêtées, selon le Front pour la défense des manifestants égyptiens, un groupe de défense des droits civiques.

Les manifestants de la place Tahrir avaient refusé de mettre fin à leur sit-in, dont de nombreux groupes groupes politiques avaient annoncé la suspension pour la durée du ramadan, qui a débuté lundi.