Les opérations de secours de 33 mineurs bloqués dans une mine du nord chilien coûteront «des millions de dollars», a déclaré à l'AFP le ministre chilien des Mines Laurence Golborne, pour qui la principale crainte désormais est une «urgence médicale» à 700 m sous terre.

Avec la perforation de deux puits de secours désormais engagée, l'un principal de 700 mètres de profondeur de 66 centimètres de diamètre, ainsi qu'un «Plan B» potentiel, le ministre craint surtout un problème de santé qui serait bénin en surface, mais «très grave» pour les mineurs isolés sous terre, comme une crise d'appendicite.

«L'opération de secours va coûter des millions, des millions de dollars, mais le chiffre a été communiqué au président de la République (Sebastian Pinera) et c'est lui qui décidera s'il doit, à un moment donné, le rendre public», a précisé le ministre, dans un entretien réalisé dimanche soir.

«J'ajoute que nous avons essayé d'optimiser l'usage des ressources. Mais de toutes façons, peu importe, car on ne peut pas chiffrer la valeur d'une vie», a ajouté M. Golborne.

Les autorités chiliennes se sont abstenues à ce jour d'évoquer un chiffrage du coût des secours. La presse chilienne, faisant ses propres comptes, avait évoqué la semaine dernière un montant provisoire de 10 millions de dollars, dont une moitié absorbée par l'usage de l'excavateur géant «Strata 950».

«Il y a un impératif moral à secourir ces personnes» au-delà du coût réel de l'opération, a affirmé le ministre.

Une opération de secours marathon, impliquant plus d'une centaine de techniciens, ingénieurs, médecins, psychologues durant plusieurs mois, est en cours pour secourir les 33 mineurs bloqués depuis un mois à 700 mètres sous terre au fond de la mine de San José, à 800 km au nord de Santiago dans le désert d'Atacama.

Laurence Golborne a estimé qu'avec les secours désormais bien engagés, «le risque le plus important est peut-être au point de vue médical. S'il survient une quelconque urgence médicale, ils sont isolés en bas».

«Un problème de santé qui pour n'importe lequel d'entre nous à la surface est relativement banal, comme par exemple une crise d'appendicite, serait très grave pour eux, parce qu'ils sont à 700 m de profondeur, et nous ne pourrions pas leur envoyer un médecin».

«Aussi nous croisons les doigts pour que rien de grave ne se produise en ce sens», a déclaré le ministre.

Depuis leur découverte le 22 août, le suivi médical des 33 hommes au fond a été assuré à distance par une équipe en surface, avec pour relais privilégié un des mineurs, Johnny Barrios, qui a un savoir-faire infirmier.

Il leur a par exemple administré la semaine dernière une série de vaccins (tétanos, diphtérie, pneumocoque) transmis depuis la surface.

Les 33 mineurs, dont 32 Chiliens et un Bolivien, devraient être extraits de la mine au début du mois de décembre ou, selon un «pronostic plus optimiste, début novembre», a indiqué dimanche Laurence Golborne.