Barack Obama ne perd pas de temps: c'est ce matin que le président des États-Unis doit signer le projet de réforme du système de santé, ce qui lui donnera force de loi.

Moins de 48 heures après avoir été approuvée, la réforme changera la vie de millions d'Américains. Désormais, les assureurs ne pourront refuser de couvrir les enfants atteints d'une maladie chronique, ni imposer de limites de dépenses par patient, ni résilier le contrat d'un client qui tombe malade.

 

Plusieurs autres changements seront implantés dans les années à venir. À terme, 32 millions d'Américains aujourd'hui dépourvus d'assurance maladie seront couverts.

Tard dimanche, le président, visiblement satisfait, a salué l'effort de la Chambre des représentants.

«Ce soir, nous avons répondu à l'appel de l'Histoire comme tant d'Américains l'ont fait avant nous, a dit M. Obama. Cette réforme n'est pas radicale, mais elle est majeure. Ce dispositif ne réglera pas tous les maux de notre système d'assurance maladie, mais il nous fait avancer dans la bonne direction.»

Hier, le conseiller principal du président, David Axelrod, a dit que le vote de dimanche avait été un moment-clé dans la vie de son patron. «Je ne pense pas avoir jamais vu le président aussi heureux que (dimanche) soir au sujet de ce que nous avons accompli toutes ces années, y compris à l'occasion de l'élection (présidentielle)», a assuré M. Axelrod, interviewé par ABC News.

La signature de la loi aura lieu au ministère de l'Intérieur en fin de matinée. Les élus du Congrès qui ont voté pour la réforme seront invités à y assister, sorte de rassemblement de la victoire pour les démocrates.

L'adoption de cette réforme marque le début d'une campagne publique menée par le président, qui entend sillonner les États-Unis pour expliquer les changements à venir. Jeudi, M. Obama se rendra à Iowa City pour y rencontrer des citoyens.

Hier, des élus républicains ont promis d'essayer de faire dérailler la réforme et d'en critiquer les ratés. Le commentateur conservateur David Frum estime toutefois que la droite américaine a raté son coup.

«Il est difficile d'exagérer l'ampleur de la défaite, a-t-il écrit dans une lettre ouverte. Ne vous faites pas d'illusion: la réforme sera appliquée. Une fois que les gens en verront les effets, ils ne voudront plus revenir en arrière.»

Selon l'ex-auteur de discours de George W. Bush, le Parti républicain est devenu trop extrême, ce qui nuit à ses chances d'influer sur le débat. «Nous avons suivi les voix les plus radicales du parti, et elles nous ont menés à la plus abjecte et irréversible des défaites.»

Dans les prochains jours, le projet de réforme devra faire l'objet d'un dernier vote au Sénat, qui compte y apporter certains changements. Une majorité simple de 51 votes est nécessaire pour boucler le processus. Harry Reid, chef de la majorité démocrate au Sénat, a donné l'assurance que ce nombre serait atteint.