Des centaines de personnes ont manifesté vendredi dans le centre de l'Inde pour la troisième journée consécutive après le viol brutal d'une fille de huit ans, dans un état critique.

Une foule portant des pancartes et chantant «Mort au violeur» s'est rassemblée en plusieurs lieux du district de Mandsaur, dans l'État du Madhya Pradesh, pour réclamer la pendaison du suspect de l'agression sexuelle d'une écolière de la zone.

Ces rassemblements rappellent, dans une moindre mesure, l'émoi populaire qu'avait provoqué un viol collectif à New Delhi en 2012 qui a choqué la planète et jeté une lumière crue sur la lèpre des violences sexuelles en Inde.

Dans cette nouvelle affaire, un homme est accusé d'avoir mardi emmené une fille de huit ans à la sortie de l'école alors qu'elle attendait son père, en lui assurant qu'il la ramenait chez elle, a indiqué la police locale.

À la place, il l'aurait conduite dans un endroit isolé où il l'aurait brutalement violée et lui aurait tranché la gorge, la laissant agoniser. Elle a été découverte par des habitants.

La victime «reste en état critique dans l'unité de soins intensifs. Elle est dans l'incapacité de parler car ses cordes vocales ont été endommagées par une coupure profonde à la gorge», a déclaré à l'AFP un médecin qui a requis l'anonymat.

Interpellé, un suspect est actuellement interrogé par les forces de l'ordre et risque des poursuites pour viol et tentative de meurtre, a indiqué à l'AFP le vice-directeur de la police du district de Mandsaur, S. S. Kanesh.

Nombre de commerces et écoles sont restés fermés dans le district. Des étudiants ont manifesté en portant des brassards noirs. Des policiers antiémeutes ont été déployés préventivement, suite à des heurts avec les protestataires jeudi soir.

«Il y a eu plusieurs manifestations mais la situation reste sous contrôle», a assuré M. Kanesh.

Quelque 40 000 viols ont été signalés en Inde en 2016, selon des statistiques du gouvernement. Les experts estiment toutefois que ce chiffre ne représente que la partie émergée de l'iceberg, en raison de la culture du silence qui prévaut dans cette société très patriarcale.