L'agence d'information officielle nord-coréenne a affirmé jeudi qu'un pasteur canadien détenu dans le pays depuis six mois avait reconnu avoir voulu organiser un «complot» contre le régime de Pyongyang.

Selon l'agence de presse KCNA, Hyeon Soo Lim, 60 ans, de l'église presbytérienne coréenne de la Lumière de Toronto, aurait reconnu publiquement avoir mené «des complots et des activités subversives dans une tentative sinistre de construire un État religieux» en Corée du Nord.

Il aurait admis avoir «raconté «ce qu'il se passe en Corée du Nord» devant des dizaines de milliers de Sud-Coréens et de Coréens de l'étranger lors de sermons dominicaux» prononcés dans son église ainsi que «dans plus de 20 pays».

KCNA affirme aussi qu'il aurait déclaré avoir «diffamé avec malveillance la dignité et le système social de la RPDC suivant l'agenda des États-Unis et de la Corée du Sud».

Le pasteur s'était rendu en Corée du Nord pour une mission humanitaire et avait franchi la frontière depuis la Chine le 31 janvier. Sans nouvelles depuis, sa famille s'était véritablement inquiétée à partir du 21 février, date correspondant à la fin de la période de quarantaine imposée aux visiteurs étrangers depuis l'épidémie du virus Ebola en Afrique. Pyongyang avait ensuite confirmé au gouvernement canadien détenir le pasteur.

Avec plus de cent voyages en Corée du Nord, le pasteur canadien est un habitué du pays où il intervenait dans le cadre de projets humanitaires, principalement avec des orphelinats.

Cette fois, il avait effectué le déplacement à la demande des autorités nord-coréennes, avait expliqué le révérend Chun Ki-Won, directeur de Durihana, une organisation sud-coréenne de missionnaires chrétiens qui vient en aide aux réfugiés nord-coréens.

Selon celui-ci, certains des projets du pasteur Lim étaient liés à des associés de Jang Song-Thaek, l'oncle du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un, exécuté en décembre 2013 pour trahison et corruption.

Hyeon Soo Lim est l'un des plus influents missionnaires chrétiens en Corée du Nord, a par ailleurs affirmé Chun Ki-Won.

Si la religion est reconnue dans la constitution nord-coréenne, elle est encadrée et réservée à des groupes reconnus par le gouvernement.

Les missionnaires étrangers sont toujours accueillis avec beaucoup de suspicion même si leurs activités humanitaires sont reconnues.