Les dirigeants népalais se réunissaient d'urgence dimanche pour tenter d'éviter in extremis une crise politique et la dissolution du parlement, à quelques heures de l'expiration d'un énième délai pour rédiger une Constitution.

Le parlement a été élu en 2008 pour un mandat de deux ans en vue de doter le Népal d'une nouvelle Constitution après la fin de la guerre civile, en 2006, et l'abolition de la monarchie.

Mais la date de la remise de la Constitution a été repoussée à quatre reprises depuis en raison de désaccords portant notamment sur la façon de diviser administrativement ce pays en États fédéraux.

Les maoïstes au pouvoir, avec le soutien de partis minoritaires, ont accepté début mai de dissoudre le gouvernement de coalition et ont offert des portefeuilles aux principaux partis d'opposition, le parti du Congrès népalais (NC) et le parti marxiste-léniniste unifié (UML).

Leurs responsables n'étaient cependant toujours pas parvenus à un consensus dimanche et le parlement national de 601 députés était menacé de dissolution, synonyme de nouvelles élections.

«Vu l'état des discussions pour le moment, l'Assemblée constituante se dirige vers la dissolution», a déclaré Arjun Narsingh K.C., leader du NC. «Nous n'y sommes pas favorables, parce qu'il s'agit du seul corps élu du Népal», a-t-il ajouté.

Plus de 6000 policiers ont été déployés autour du siège de l'assemblée et dans les rues de Katmandou dimanche matin.

Les rebelles maoïstes ont combattu le gouvernement armes à la main pendant un sanglant conflit entre 1996 et 2006 qui a fait au moins 16 000 morts, avant d'abandonner leur insurrection pour revenir dans l'arène politique. Ils ont été portés au pouvoir à l'issue d'élections en 2008.

Le premier ministre Baburam Bhattarai a succédé en août 2011 à Jlalanath Khanal, chef de l'UML, qui n'a occupé ses fonctions que quelques mois avant de démissionner en raison de l'incapacité des partis politiques à parvenir à un consensus sur le processus de paix.

La nouvelle Constitution est censée substituer une république démocratique et laïque à la monarchie hindoue vieille de plusieurs siècles que les maoïstes ont abolie à la suite de leur abandon de la lutte armée et de leur victoire aux élections de 2008.

Elle doit permettre d'apporter stabilité et unité à ce petit État pauvre de l'Himalaya composé d'une centaine d'ethnies.

Les experts avancent trois issues possibles aux pourparlers de dimanche.

Le plus probable, selon eux, est un nouvel échec aux conséquences imprévisibles, hormis la dissolution du parlement. Un accord sur le fil et un compromis sur une Constitution a minima excluant les points les plus sensibles sont les autres hypothèses.

Le président de l'Assemblée constituante, Subas Nembang, a mis en garde contre un «vide politique» en cas de nouvel échec, avec un gouvernement de techniciens et une assemblée sans mandat pour voter les lois.