La leader pro-démocratie Aung San Suu Kyi a l'intention de se présenter comme candidate aux élections partielles parlementaires du Myanmar, une décision qui était attendue après que son parti eut annoncé, la semaine dernière, son intention de se lancer de nouveau dans l'arène politique birmane.

La porte-parole de la formation politique dirigée par Mme Suu Kyi, la Ligue nationale pour la démocratie (LND) a affirmé lundi que la dirigeante ignorait dans quelle circonscription elle se présenterait. Mais une chose est claire: elle «a l'intention de se présenter aux élections», a confirmé Nyan Win.

La LND avait décidé vendredi de renouer avec la politique active et de s'inscrire en vue des prochaines élections au Myanmar, signalant ainsi son approbation à l'égard des réformes annoncées dernièrement par le gouvernement civil qui a pris le pouvoir un peu plus tôt cette année.

Le parti au pouvoir, proche de l'armée, a remporté les élections parlementaires de novembre 2010 organisées par la junte militaire, qui s'était engagée à instaurer la démocratie et à renoncer au pouvoir après près de cinq décennies de règne.

Ce scrutin avait été boycotté par la LND puisqu'une loi empêchait la lauréate du prix Nobel de la paix de 1991, Aung San Suu Kyi, de se présenter comme candidate. Le nouveau gouvernement a ensuite abrogé cette loi, ouvrant la porte à une participation de la LND dans les réformes politiques qui sont présentement en cours.

Selon les nouvelles lois électorales, un parti inscrit doit briguer au moins trois des sièges de la législature, qui compte 224 sièges à la Chambre haute et 440 à la Chambre basse.

Quarante-huit de ces sièges sont actuellement vacants, ce qui justifie la tenue d'élections partielles.

Aung San Suu Kyi avait déjà laissé entendre, vendredi, qu'elle se lancerait dans la course. «Si une personne est impliquée en politique, elle doit faire tout ce qui est nécessaire. Si je sens que je dois participer aux élections, je le ferai», avait-elle alors déclaré, prévenant toutefois que la route s'annonçait «remplie d'embûches» et que le chemin vers la démocratie était sans fin.

Le Comité des droits de l'homme des Nations Unies a accueilli favorablement, lundi, la reprise des discussions entre le gouvernement et Aung San Suu Kyi.

L'organisation a cependant approuvé le même jour une résolution témoignant de son inquiétude relativement à la violation des libertés fondamentales au Myanmar.