Le budget de la Défense de la Chine progresse de 12,7% en 2011, à 601,1 milliards de yuans (65,6 milliards d'euros), a annoncé vendredi le gouvernement, alors que la modernisation rapide de l'Armée  populaire de libération menace de relancer la course aux armements en Asie.

Le chiffre a été annoncé par le porte-parole du parlement, Li Zhaoxing, à la veille de l'ouverture de la session plénière de l'Assemblée nationale populaire (ANP).

«La Chine a toujours veillé à garder sous contrôle le montant de ses dépenses de défense», a déclaré à la presse M. Li, en qualifiant ces dépenses de «relativement modestes» comparativement au reste du monde.

M. Li, un ancien ministre des Affaires étrangères, a ajouté que le chiffre représentait 6% de l'ensemble du budget national de la Chine.

«Cela ne représente une menace pour aucun pays», a-t-il souligné.

L'augmentation marque cependant un retour à un nombre à deux chiffres, après une pause l'an passé où la hausse de l'augmentation avait été annoncée à +7,5%.

«Le retour à (l'augmentation à) deux chiffres du budget de l'armée chinoise illustre la puissance croissante de l'Armée populaire de libération», a commenté Willy Lam, de la Chinese University de Hong Kong.

«Cela veut dire qu'ils (les Chinois) vont affirmer leurs positions en politique étrangère et de sécurité, en particulier vis-à-vis de pays comme les États-Unis, le Japon ou encore vis-à-vis de Taïwan, les généraux étant très écoutés», a-t-il déclaré à l'AFP.

En se dotant dans l'opacité de matériel militaire de plus en plus sophistiqué, la Chine menace la suprématie des Etats-Unis dans le Pacifique et inquiète ses voisins, estiment des experts.

L'Armée populaire de libération --la plus grande du monde-- cultive le plus grand secret sur ses programmes militaires, alimentés par un budget de défense dopé par une croissance économique de 10%.

Officiellement, la Chine maintient que sa technologie militaire accuse 20 à 30 ans de retard sur celle des États-Unis. La modernisation de son armée, assure-t-elle, a pour unique but la «défense» du pays.

Cette position se confronte de plus en plus difficilement aux faits. Pékin construit par exemple au moins un porte-avions, outil de projection de puissance par excellence.

Les nouveaux programmes d'armement chinois semblent dirigés contre les Etats-Unis, a récemment dénoncé le plus haut gradé américain, l'amiral Mike Mullen.