Les autorités indiennes ont arrêté plusieurs membres du parti d'opposition, dont sa représentante au parlement, et ont bloqué les routes reliant le Cachemire aux États voisins pour empêcher un rassemblement de nationalistes hindous dans cette région sensible.

Le parti d'opposition Bharatiya Janata Party (BJP) avait l'intention d'emmener de jeunes militants au Cachemire pour le «Republic Day» mercredi, jour de la proclamation de la Constitution le 26 janvier 1950, et de hisser le drapeau national dans la principale ville de la vallée, Srinagar.

Mais les autorités ont craint que cette initiative du BJP provoque des violences dans cette région à majorité musulmane en proie depuis plus de vingt ans à des violences séparatistes. Le Cachemire est divisé en deux parties, l'une administrée par l'Inde, l'autre par le Pakistan.

Plusieurs dirigeants du BJP, dont sa représentante au parlement Sushma Swaraj, ont été arrêtés par la police. D'autres militants ont également été emmenés dans des autobus de police, selon des témoins.

«Qu'avons-nous fait de mal pour être arrêtés ? Nous sommes venus ici pacifiquement», a déclaré à des journalistes Mme Sawaraj. «Nous allons bien hisser le drapeau (à Srinagar). Nous ne partirons pas avant le 26 janvier dans la soirée», a-t-elle prévenu.

Le président de la section jeunesse du BJP, Anurag Thakur, a harangué les 3000 militants refoulés par la police à proximité d'un pont dans l'État du Jammu-et-Cachemire: «Nous sommes arrêtés pour avoir hissé un drapeau. Nous n'avons peur de personne», a-t-il affirmé.

Les autorités ont bloqué les routes entre l'État du Jammu-et-Cachemire et les États voisins tandis que les militants du BJP stationnaient à la frontière du Cachemire, scandant des slogans et arborant le drapeau indien en signe de protestation.

Le ministre de l'Intérieur, P. Chidambaram, a appelé le BJP à respecter les ordres du gouvernement local.

Des Cachemiris militant pour l'indépendance de la région ont prévu de manifester mercredi, faisant craindre de nouvelles violences après la dernière vague de manifestations l'été dernier qui a fait plus de 100 morts.