La Chine est prête à accepter l'unification de la péninsule coréenne, selon des documents officiels américains divulgués par le site WikiLeaks et publiés lundi.

Au cours d'un luxueux dîner l'an dernier, l'ambassadeur de Chine au Kazakhstan a révélé que Pékin considérait le programme nucléaire de la Corée du Nord comme «très embêtant», selon une note faisant partie des documents rendus publics par WikiLeaks.

Cet ambassadeur, Cheng Guoping, «a déclaré que la Chine espérait qu'une réunification pacifique aurait lieu à long terme, mais s'attendait à ce que les deux pays restent séparés à court terme», selon le câble de l'ambassadeur américain Richard Hoagland, cité par le quotidien britannique The Guardian.

Dans une note séparée, le vice-ministre sud-coréen des Affaires étrangères d'alors, Chun Yung-Woo, déclare que «la Chine a bien moins d'influence sur la Corée du Nord que les gens ne le pensent».

«Pékin n'a "aucun désir" d'utiliser le levier économique pour obliger à un changement dans la politique de Pyongyang, et les dirigeants de la RPCN le savent», écrit-il en utilisant le nom officiel du pays, la République populaire de Corée du Nord.

Toujours selon ce document, M. Chun pense que les dirigeants du Parti communiste chinois «ne considèrent plus la Corée du Nord comme un allié utile ou fiable».

Le responsable sud-coréen estime aussi que la Corée du Nord «s'est déjà effondrée économiquement» et va «s'effondrer politiquement» deux ou trois ans après la mort de son leader, Kim Jong-Il. Or, la Chine «ne sera pas capable d'arrêter l'effondrement de la Corée du Nord après la mort» de Kim Jong-Il, indique la note citée par le Guardian.