La diplomatie russe a jugé jeudi que le dossier  impliquant la Corée du Nord dans le naufrage de la corvette sud-coréenne Cheonan ne pouvait être transmis au Conseil de sécurité de l'ONU sans «preuves à 100%».

«Nous devons recevoir des preuves à 100% impliquant la Corée du Nord dans le naufrage de la corvette» qui a suscité de vives tensions dans la région, a déclaré le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Igor Liakine-Frolov, cité par l'agence Interfax.

«Nos spécialistes étudient actuellement les conclusions de l'enquête. Il nous faudra tirer nos propres conclusions sur ce qui s'est passé. Tout dépendra de la situation et des preuves», a-t-il ajouté.

Le président russe Dmitri Medvedev a annoncé mercredi qu'il envoyait en Corée du Sud une équipe d'experts pour se pencher sur les résultats d'une enquête internationale.

Celle-ci avait conclu que le naufrage de la corvette de 1 200 tonnes, survenu le 26 mars près de la frontière maritime avec la Corée du Nord, était dû à une torpille tirée par un sous-marin nord-coréen. Quarante-six marins sud-coréens avaient péri et Pyongyang avait nié toute implication.

Un responsable du commandement de la marine de guerre russe, cité par Interfax, a par ailleurs regretté le fait que la Russie n'ait pas participé à l'enquête internationale et laissé entendre que ses résultats pourraient dès lors manquer d'objectivité.

«Avec la participation d'experts russes, les résultats de l'enquête sur l'incident auraient peut-être été plus complets et plus objectifs», a indiqué cette source.

Ces conclusions ont suscité de nouvelles tensions dans la péninsule coréenne, la Corée du Nord rompant toutes ses relations et les communications avec le Sud et abrogeant un accord de non-agression. Pyongyang affirme que sa mise en cause équivaut à une déclaration de guerre.