(Séoul) La Corée du Sud a condamné mardi la tentative de mise en orbite d’un satellite-espion par la Corée du Nord qui a finalement échoué, qualifiant ce lancement d’« acte de provocation » menaçant la stabilité régionale.

Il constitue « une violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies, quel qu’en soit le résultat, et un acte de provocation », a dénoncé l’agence à la Sécurité nationale sud-coréenne.

Pyongyang a annoncé lundi avoir tenté en vain de mettre en orbite le satellite de reconnaissance Malligyong-1-1, le lanceur ayant explosé en vol en raison d’un problème de « fiabilité du moteur à oxygène liquide et à kérosène » de conception récente, a précisé l’Administration aérospatiale nord-coréenne.

La chaîne publique japonaise NHK a diffusé mardi des images de ce qui semble être un projectile enflammé dans le ciel nocturne, qui a ensuite éclaté en une boule de flammes. La chaîne a précisé qu’elle l’avait filmé depuis le nord-est de la Chine au moment de la tentative de lancement.

Mais cet échec ne dissuadera pas Pyongyang de renouveler l’essai, a relevé auprès de l’AFP Hong Min, analyste à l’Institut coréen pour l’unification nationale.

« Toutes les nations qui développent des technologies spatiales ont échoué à lancer des satellites », souligne-t-il.  

Selon lui, grâce aux données recueillies lors de ce dernier lancement, « l’assistance technique prodiguée par Moscou à Pyongyang va encore s’accélérer pour augmenter les chances de succès à la prochaine tentative ».

Ce nouvel essai survient après que Pyongyang a affirmé en novembre avoir mis en orbite un satellite-espion fournissant notamment des images des sites militaires américains et sud-coréens.

La Corée du Nord affirme que le satellite « Malligyong-1 » fonctionne correctement, mais l’agence de renseignement de Séoul rejette cette affirmation.

Séoul a déclaré que Pyongyang avait reçu une aide technique de la Russie pour le lancement de son satellite en novembre, en échange de l’envoi à Moscou d’armes utilisées dans la guerre en Ukraine.

Kim Jong-un a rencontré le président Vladimir Poutine en Russie en septembre dernier, et M. Poutine avait ensuite suggéré que son pays pourrait aider Pyongyang à construire des satellites.

Dimanche, l’agence sud-coréenne Yonhap a affirmé qu’un groupe d’ingénieurs russes était entré en Corée du Nord pour aider à la préparation du lancement, citant un responsable gouvernemental.