(Taipei) Le président taïwanais Lai Ching-te s’est dit dimanche prêt à travailler avec la Chine pour œuvrer à une « compréhension mutuelle » et à la « réconciliation », deux jours après la fin des manœuvres militaires chinoises autour de Taïwan.

Lors d’un évènement organisé par le Parti démocrate progressiste (PDP), sa formation politique, M. Lai a fait valoir que son discours d’investiture prononcé lundi rappelait que « la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan sont des éléments nécessaires à la sécurité et à la prospérité mondiales ».

Dans ce discours, « j’ai également appelé la Chine à assumer conjointement avec Taïwan l’importante responsabilité de la stabilité régionale », a-t-il poursuivi.

« Je me réjouis également à l’idée de renforcer la compréhension mutuelle et la réconciliation grâce aux échanges et à la coopération avec la Chine […] et de progresser vers une position de paix et de prospérité commune », a dit M. Lai. « Tout pays faisant des vagues dans le détroit de Taïwan et nuisant à la stabilité régionale ne sera pas accepté par la communauté internationale ».

M. Lai a été investi lundi comme président de Taïwan, sous le regard attentif de Pékin qui considère l’île comme l’une de ses provinces, qu’elle n’a pas encore réussi à réunifier avec son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise et l’arrivée au pouvoir des communistes sur le continent en 1949.

La Chine s’était ainsi offusquée du discours d’investiture du nouveau président taïwanais.

Lai Ching-te a notamment indiqué que « la République de Chine (Taïwan) et la République populaire de Chine (la Chine continentale dirigée par le Parti communiste) ne sont pas subordonnées l’une à l’autre ».

Des propos jugés séparatistes par Pékin.

Pour manifester son opposition à ces propos selon elle séparatistes, la Chine a mené des manœuvres militaires autour de Taïwan pendant 48 heures jeudi et vendredi.

Cet exercice « Joint Sword-2024A » (ou « Épées tranchantes unies-2024A ») visait à envoyer un signal de désapprobation aux autorités du territoire insulaire revendiqué par Pékin.

Dimanche matin, le ministère taïwanais de la Défense a indiqué avoir détecté sept avions chinois, 14 navires de combat et quatre navires des garde-côtes chinois « autour » de Taïwan au cours des dernières 24 heures.

Dimanche soir, la représentation américaine à Taïwan a annoncé que Michael McCaul, Républicain du Congrès, allait mener une délégation en visite sur l’île de dimanche à jeudi, « pour discuter des relations USA-Taïwan, de la sécurité régionale, du commerce et de l’investissement ».

Un porte-parole de la présidence taïwanaise, Wen Lii, a indiqué que la délégation rencontrerait M. Lai lundi.

Cette visite « est une expression de soutien à la nouvelle administration et au peuple de Taïwan via des actions concrètes », a-t-il déclaré.

Depuis 2016, la Chine a augmenté sa pression militaire et politique sur Taïwan. Et ses navires militaires, ses drones et ses avions de combat maintiennent une présence quasi quotidienne autour de l’île.