(Pékin) La Chine a estimé mardi que les États-Unis n’ont aucune légitimité à se mêler de la mer de Chine méridionale, après l’engagement de Washington à soutenir les Philippines en cas de conflit avec Pékin dans cette vaste zone maritime disputée.

La Chine revendique la quasi-totalité des îles de la mer de Chine méridionale. D’autres pays riverains comme le Vietnam, les Philippines, la Malaisie et Brunei ont des prétentions concurrentes qui se chevauchent parfois.

Ces derniers mois, les tensions entre la Chine et les Philippines – qui affirment de plus en plus fermement leurs revendications territoriales – ont atteint des niveaux inégalés depuis plusieurs années.

Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a confirmé mardi à Manille l’engagement « à toute épreuve » des États-unis pour défendre les Philippines en cas de conflit avec la Chine.  

« Les États-Unis ne font pas partie de la mer de Chine méridionale et (par conséquent) n’ont pas le droit de s’immiscer dans les différends qui opposent la Chine et les Philippines », a affirmé devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Lin Jian.

La Chine accuse régulièrement les États-Unis de soutenir les nations ayant des revendications territoriales rivales aux siennes afin de contrer sa montée en puissance.

Les Philippines ont ainsi conclu des accords militaires avec les États-Unis et l’Australie.

« La coopération militaire entre les États-Unis et les Philippines ne doit porter atteinte ni à la souveraineté, aux droits et aux intérêts maritimes de la Chine en mer de Chine méridionale, et encore moins servir de plateforme aux revendications illégales des Philippines », a estimé Lin Jian.

Le porte-parole était interrogé spécifiquement sur les propos tenus plus tôt par Antony Blinken, en visite aux Philippines.

La Chine voit avec inquiétude le renforcement des liens militaires entre les États-Unis et les Philippines, perçu par le géant asiatique comme une manière de contrecarrer ses revendications territoriales dans la région.

Saisie par les Philippines, la Cour permanente d’arbitrage, une organisation dont le siège se situe aux Pays-Bas, avait rejeté en 2016 les revendications chinoises en les estimant dénuées de fondement juridique.

Pékin avait dénoncé cette décision, estimant notamment non-conforme la procédure philippine auprès de cette juridiction.