(Peshawar) Cinq enseignants et deux ouvriers ont été tués par balle jeudi dans l’attaque d’une école du nord-ouest du Pakistan, un incident lié aux tensions confessionnelles entre musulmans sunnites et chiites, ont annoncé la police et des responsables locaux.

Deux hommes armés sont entrés dans cet établissement de Teri Mangal, une ville située à moins d’un kilomètre de la frontière afghane, au moment où les enseignants rassemblaient les épreuves écrites d’un examen organisé plus tôt dans la journée.

« Lorsque les deux assaillants sont entrés (dans l’école), ils ont identifié les chiites et les ont isolés avant d’ouvrir le feu », a raconté à l’AFP Muhammad Imran, le chef de la police du district de Kurram où se trouve Teri Mangal.

L’attaque a fait suite à la mort le même jour à l’hôpital d’un musulman sunnite blessé dans sa voiture, a expliqué Amir Nawaz, un haut responsable local.

« Le premier incident a eu lieu à 11 h 30 (2 h 30, heure de l’Est) et la deuxième attaque a eu lieu à 14 h 30. Ces attaques étaient liées à des violences communautaires », a poursuivi M. Nawaz, confirmant le nombre des morts dans les deux attaques.  

« Les enseignants étaient en train de compiler les copies lorsque les hommes armés sont entrés dans l’école », a-t-il encore dit.

Les cercueils contenant les corps des enseignants ont été transportés hors de l’hôpital et chargés dans des ambulances pour être acheminés vers des lieux de sépulture, a constaté un journaliste de l’AFP.  

La police a déclaré que les autorités étaient en pourparlers avec les deux communautés religieuses pour rétablir le calme dans le district en majorité peuplée de chiites de Kurram.  

Une jirga – un conseil tribal des anciens chargé de régler les différends – était en cours.  

Les tensions religieuses dans ce district remontent à des décennies et l’ont pratiquement divisé en deux, a signalé à l’AFP Akhtar Ali Shah, un ancien chef de la police provinciale.  

« Il y a une population chiite d’un côté et une population sunnite de l’autre. Même un incident mineur peut déclencher des heurts, donc la prudence est toujours de mise », a-t-il souligné.  

Les tensions se sont intensifiées le mois dernier, avec quatre personnes tuées dans des fusillades distinctes, selon un responsable du renseignement qui a requis l’anonymat.

Les musulmans chiites constituent environ 20 % des plus de 220 millions d’habitants du Pakistan.

Le district de Kurram fait partie des anciennes Zones tribales sous administration du gouvernement fédéral (FATA), une région semi-autonome du nord-ouest du Pakistan qui a fusionné avec la province de Khyber Pakhtunkhwa en 2018.