(Séoul) La Corée du Nord a démenti dimanche fournir des armes à Moscou après que Washington l’a accusée de livrer des roquettes et des missiles au groupe paramilitaire russe Wagner, engagé en Ukraine.

La semaine dernière, le porte-parole du Conseil de sécurité de la Maison-Blanche, John Kirby, a diffusé des images du renseignement américain montrant de supposés wagons russes revenir de Corée du Nord chargés d’équipements militaires, dont des roquettes pour Wagner.

Dans la foulée, les États-Unis ont désigné Wagner comme une « organisation criminelle » et déclaré transmettre ces enregistrements à l’ONU dans le cadre des sanctions visant Pyongyang.

Un haut représentant du gouvernement nord-coréen a dénoncé dimanche « une tentative stupide de justifier » les futurs envois d’armes à l’Ukraine par Washington, qui a promis jeudi 31 chars d’assaut Abrams à Kyiv.  

Cité par l’agence de presse officielle KCNA, le directeur général du Département des affaires américaines nord-coréen, Kwon Jong Gun, a rejeté cette « rumeur créée de toutes pièces » et a prévenu les États-Unis qu’ils s’exposeraient à un « résultat vraiment indésirable » s’ils continuaient à la répandre.  

« Essayer de ternir l’image de [la Corée du Nord] en fabriquant une chose qui n’existe pas est une grave provocation qui ne peut jamais être permise et ne peut que déclencher une réaction », a-t-il ajouté.  

Kim Yo Jong, l’influente sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, avait critiqué dès vendredi les promesses d’envoi d’armes à l’Ukraine par les États-Unis, les accusant de « franchir encore plus loin la ligne rouge ».

La Russie est, avec la Chine, l’un des rares alliés internationaux de Pyongyang et a déjà aidé directement le régime nord-coréen.

À part la Syrie et la Russie, la Corée du Nord est le seul pays à avoir reconnu l’indépendance de Louhansk et de Donetsk, deux régions séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine.

La Russie, l’un des cinq membres permanents au Conseil de sécurité de l’ONU, a longtemps plaidé contre le durcissement des sanctions internationales contre la Corée du Nord et a même demandé leur assouplissement pour des raisons humanitaires.

À l’occasion d’une rencontre dimanche à Séoul avec le ministre sud-coréen des Affaires étrangères Park Jin, le secrétaire général de l’OTAN Jens Stoltenberg a exprimé des inquiétudes quant à la posture de Pyongyang, tant au niveau de ses « dangereux » tests militaires que de son « soutien à l’effort de guerre de la Russie » en Ukraine.

Kim Jong-un a déclaré en 2022 vouloir que son pays détienne la force nucléaire la plus puissante du monde, qualifiant en septembre d’« irréversible » le statut de puissance nucléaire du Nord.

Séoul et Washington prêtent à Pyongyang l’intention de mener prochainement un nouvel essai nucléaire, qui serait le septième de son histoire et le premier depuis 2017.