(Singapour) Des milliers de personnes portant des tenues de couleur rose ont réclamé samedi à Singapour une meilleure reconnaissance des droits des LGBTQ lors d’un rassemblement, le premier de ce type depuis 2019 et la pandémie de COVID-19.

Après avoir participé uniquement à des évènements en ligne au cours de la pandémie, des foules considérables se sont jointes au rassemblement qui s’est tenu samedi dans un parc du centre-ville de la cité-État, seul lieu où les manifestations sont possibles sans une autorisation de la police.

Les organisateurs n’ont pas fourni de chiffres, mais un journaliste de l’AFP a évalué à plusieurs milliers le nombre de participants.

« Je veux que ma voix soit entendue », déclare à l’AFP Susan Helen, une directrice commerciale de 39 ans qui réclame l’égalité des droits pour les homosexuels.

« Nous sommes des êtres humains, nous voulons simplement un traitement égal aux yeux de la loi, je veux pouvoir épouser ma partenaire », dit-elle au milieu de la foule où étaient brandis des drapeaux arc-en-ciel.

Les rassemblements pour la défense de la cause des homosexuels ont commencé en 2009 et attiré un nombre considérable de participants malgré l’hostilité dans certains quartiers.

Les autorités singapouriennes ont maintenu la législation de l’époque coloniale britannique qui interdit les relations sexuelles entre hommes, passibles d’un maximum de deux ans de prison. Plusieurs tentatives d’abolir cette législation ont échoué.

En février, la Cour suprême de Singapour a statué que la loi serait maintenue, mais sans être appliquée « d’une manière proactive ».  

Le pourcentage de personnes qui soutiennent l’interdiction des relations homosexuelles a diminué de 55 % en 2018 à 44 % en 2022, tandis que celui des sympathisants de la cause LGBTQ a augmenté, selon une enquête réalisée en juin par l’institut Ipsos.

Le ministre de la Justice K. Shanmugam a reconnu l’ambiguïté de la situation, assurant devant le parlement que le gouvernement recherchait la meilleure solution.