(Rangoun) La Birmanie célébrait à peine mercredi le festival de Thingyan, qui marque le Nouvel An bouddhiste, la plupart des habitants ayant décidé de ne pas descendre dans les rues pour s’asperger d’eau comme le veut la tradition, alors que les troubles continuent plus d’un an après le coup d’État militaire.

Le festival de Thingyan, qui fait partie d’un rituel de purification pour accueillir le Nouvel An bouddhiste, donne généralement lieu à des scènes jubilatoires dans les rues, où des foules immenses se livrent à des batailles d’eau.

Mais mercredi, les artères du centre de Rangoun étaient calmes, sans aucun signe de festivités, selon des correspondants de l’AFP.

Seuls un petit groupe d’enfants se laissait aller à s’éclabousser devant un poste de sécurité, entraînant dans leurs jeux un soldat.

« Nous n’avons pas l’intention de célébrer le festival de l’eau cette année », a déclaré à l’AFP un habitant sous le couvert de l’anonymat. « Je ne sors pas, et je ne suis pas intéressé par les célébrations des autres. Nous avons peur qu’il nous arrive quelque chose ».

Dans la pagode Sule de Rangoun, entourée de fortes mesures de sécurité, des chanteurs et des danseurs traditionnels se produisaient dans le cadre d’un spectacle parrainé par la junte.

Les médias locaux ont fait état de petits groupes de manifestants anti-junte à travers le pays brandissant des pancartes appelant au boycott des festivités.

Des combats entre militaires et groupes rebelles ont été signalés à travers le pays, notamment près de Myawaddy (est), dans l’État de Sagaing (nord), et le long de l’Asia Highway, qui relie la Birmanie à la Thaïlande.

La Birmanie a sombré dans le chaos depuis le coup d’État militaire du 1er février 2021 qui a renversé la dirigeante civile Aung San Suu Kyi.

Selon une ONG locale, la répression sanglante de la junte contre ses opposants a fait au moins 1700 morts depuis le putsch.