(Sydney) Les Australiens voteront le 21 mai pour renouveler leur parlement, a annoncé dimanche le premier ministre conservateur Scott Morrison, en difficulté après un mandat marqué par sa gestion critiquée de la pandémie et des catastrophes naturelles à répétition.

Les 17 millions d’électeurs australiens sont appelés aux urnes, comme tous les trois ans, pour désigner leur parlement fédéral. Le vote est obligatoire et selon la pratique en vigueur, le chef du parti arrivé en tête sera ensuite désigné premier ministre.

« Cette élection vous concerne, vous et personne d’autre. Il s’agit de notre pays et de son avenir », a déclaré au cours d’une conférence de presse M. Morrison, qui brigue un troisième mandat, mais qui est jusqu’à présent à la traîne dans les sondages.

« Je sais que les Australiens ont traversé une période très difficile. Je sais aussi que l’Australie continuera de faire face à des défis très difficiles dans les années à venir », a ajouté le premier ministre.

Selon le dernier sondage de Newspoll, sa coalition menée par le Parti libéral, au pouvoir depuis neuf ans, est donnée comme largement devancée (46 % -54 %) par les travaillistes dirigés par Anthony Albanese.

Malgré un taux de chômage au plus bas depuis treize ans et un rebond de l’économie, M. Morrison a été vivement critiqué pour les lenteurs de la campagne de vaccination contre la COVID-19, et pour sa gestion des incendies de forêt et des inondations de ces dernières années.

Vacances à Hawaii

Pendant les incendies catastrophiques de l’été austral 2019-2020, qui avaient fait plus d’une trentaine de morts, le premier ministre était ainsi parti en vacances de Noël avec sa famille à Hawaii. L’effet sur l’opinion avait été désastreux, même s’il avait écourté ses congés.

Scott Morrison, 53 ans, était arrivé au pouvoir en 2018 en devenant chef du Parti libéral. Il avait obtenu un second mandat après les élections de 2019.

Il se décrit lui-même comme un typique père de famille australien, et n’hésite pas à faire étalage de sa foi chrétienne pentecôtiste.

Fervent défenseur de l’industrie minière, il a balayé d’un revers de main les appels visant à réduire la dépendance de son pays à l’égard du charbon et du gaz naturel.

Il a ainsi promis d’exploiter le charbon aussi longtemps que les gens en achèteront. Alors qu’il était ministre des Finances en 2017, il n’avait pas hésité à brandir un morceau de charbon en plein parlement.

« Ceci est du charbon, n’ayez pas peur », avait-il lancé à l’opposition travailliste.

Selon l’enquête Newspoll, le travailliste Anthony Albanese, 59 ans, s’attire les faveurs de plus de 60 % des 18-49 ans.

Beaucoup de jeunes électeurs sont rebutés par la position pro-charbon du gouvernement actuel, alors même que le réchauffement climatique est jugé responsable des inondations et incendies à répétition que subit le pays.

Scott Morrison peine également à convaincre l’électorat féminin après un scandale de viol au sein des institutions politiques.

La hausse du coût de la vie, et notamment la flambée des prix des carburants, est aussi une préoccupation majeure des électeurs.

Mais l’actuel premier ministre a déjà réussi des remontées, gagnant la dernière élection, il y a trois ans, ce qui tenait, selon lui, du « miracle ».

Son gouvernement a présenté fin mars un budget rempli de cadeaux à destination des électeurs, avec notamment de vastes réductions des impôts et des taxes sur les carburants.