(Sydney) L’Australie a libéré jeudi les derniers réfugiés détenus dans un hôtel où la superstar du tennis Novak Djokovic a été spectaculairement arrêtée en début d’année, ont annoncé des militants.

« Trois mois après que les médias du monde entier ont vu Novak Djokovic aller et venir du Park Hotel, les réfugiés qui étaient détenus à ses côtés sont enfin libres », s’est réjoui Graham Thom de la branche australienne d’Amnistie.

« Malheureusement, ces hommes y ont été détenus inutilement pendant plus de deux ans dans des hôtels en Australie, après les années de traumatisme qu’ils ont subi à l’étranger. »

Les détenus du Park Hotel font partie de la vingtaine de personnes libérées jeudi des centres de détention pour immigrés en Australie, selon les défenseurs des réfugiés.

Les huit hommes détenus dans le centre de Melbourne faisaient initialement partie d’un groupe de réfugiés et de demandeurs d’asile transférés en Australie depuis des centres offshore pour y recevoir des soins médicaux.

Ils y ont ensuite été bloqués pendant plusieurs années.  

La détention de Novak Djokovic en janvier après être entré dans le pays sans être vacciné contre la COVID-19 en vue de l’Open d’Australie a attiré l’attention du monde entier sur le sort des réfugiés et des demandeurs d’asile détenus à ses côtés dans les chambres du Park Hotel.  

Le gouvernement australien n’a pour l’heure pas fait de commentaire.

La semaine dernière, le ministère de l’Intérieur a indiqué aux sénateurs que 31 « personnes en transit » -un terme utilisé pour définir les réfugiés et les demandeurs d’asile transférés pour obtenir des soins médicaux-étaient toujours en détention du fait de leur statut.

Le Centre de ressources pour demandeurs d’asile a estimé qu’après les libérations de jeudi, une dizaine de personnes étaient encore détenues en Australie.  

Selon la dure politique d’immigration de l’Australie, les demandeurs d’asile qui tentent d’atteindre le pays par bateau sont envoyés dans des centres de détention isolés sur l’île de Manus en Papouasie-Nouvelle-Guinée et sur l’île de Nauru dans le Pacifique. Et ce depuis des années.  

Le premier ministre Scott Morrison avait autrefois dans son bureau un trophée en forme de bateau portant l’inscription « I Stopped These » (« Je les ai arrêtés »), en référence à l’époque où il était ministre de l’immigration et où l’arrêt des bateaux de migrants était sa grande priorité.