(Islamabad) Dix soldats pakistanais ont été tués cette semaine lors d’une fusillade revendiquée par des séparatistes, à un poste de contrôle du Baloutchistan, une province du sud du pays, selon l’armée pakistanaise jeudi.

« D’intenses échanges de tirs » se sont produits, qui ont coûté la vie à ces soldats, lors de l’attaque du poste de contrôle du district de Kech, dans la nuit de mardi à mercredi, a indiqué l’armée dans un communiqué.

Un assaillant a été tué et plusieurs ont été blessés par les militaires, a-t-elle précisé, en ajoutant qu’une « opération de nettoyage » pour « traquer les auteurs » avait permis de capturer trois hommes armés.

Dans une déclaration à l’AFP, le groupe séparatiste de l’Armée de libération du Baloutchistan (BLA) a revendiqué l’assaut et affirmé que le bilan s’élevait à 17 morts dans les rangs de l’armée.  

« Les armes et autres équipements militaires de l’ennemi ont été saisis et le poste a été incendié », déclarent les séparatistes baloutches dans ce communiqué, confirmant qu’un de leurs propres militants a été tué dans l’affrontement.  

Un porte-parole du premier ministre pakistanais Imran Khan a déclaré qu’il ressentait une « profonde tristesse » à la suite de cet incident.

« Chaque goutte de sang des soldats garantit la sécurité du pays », a déclaré son bureau dans un communiqué.

La semaine dernière, un autre groupe séparatiste de la région, l’Armée nationaliste baloutche (BNA), a perpétré un attentat à la bombe qui a fait trois morts à Lahore (est), la deuxième plus grande ville du Pakistan.

Le Baloutchistan, province la plus pauvre du Pakistan, est le théâtre de violences ethniques, sectaires et séparatistes. Elle est riche en hydrocarbures et en minerais, mais sa population — environ 7 millions d’habitants — se plaint d’être marginalisée et spoliée de ses ressources naturelles.

Elle est secouée par intermittence depuis des décennies par une rébellion séparatiste. Des groupes djihadistes y sévissent également.

Au Baloutchistan, d’importants chantiers du Corridor économique Chine-Pakistan (CPEC), un projet d’infrastructures pour lequel la Chine doit dépenser plus de 50 milliards de dollars américains, sont sortis de terre, dont son vaisseau amiral, le port en eaux profondes de Gwadar.

Ces projets chinois ont souvent créé un fort ressentiment dans la province, en particulier auprès des groupes séparatistes qui estiment que la population locale n’en tire aucun bénéfice, la plupart des emplois revenant à de la main-d’œuvre chinoise.

En avril dernier, un attentat suicide dans un hôtel de luxe accueillant l’ambassadeur de Chine à Quetta, la capitale provinciale du Baloutchistan, a fait quatre morts et des dizaines de blessés. L’ambassadeur n’a pas été blessé.