(Pékin) La Chine a prévenu lundi qu’elle prendrait des « contre-mesures » si les États-Unis appelaient à un boycottage diplomatique des Jeux olympiques d’hiver de Pékin, une éventualité que le président américain Joe Biden a reconnu « envisager ».

Un tel boycottage – qui consisterait à ce qu’aucun représentant du gouvernement américain n’assiste aux Jeux, auxquels les athlètes, en revanche, participeraient – ne serait que de la « fanfaronnade », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Zhao Lijian lundi.

« Si les États-Unis veulent à tout prix faire les choses à leur manière, la Chine prendra des contre-mesures fermes », a-t-il ajouté, alors que selon les médias américains CNN et NBC, l’administration américaine pourrait annoncer ce boycottage diplomatique cette semaine.  

J’insiste sur le fait que les Jeux olympiques d’hiver ne sont pas une scène pour prendre des postures politiques et faire de la manipulation.

Zhao Lijian, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères

Depuis des mois, l'administration américaine cherche la meilleure façon de se positionner à l’égard des Jeux d’hiver, un évènement populaire et planétaire organisé du 4 au 20 février 2022 par un pays qu’il accuse de perpétrer un « génocide » contre les musulmans ouïghours du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine.

Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme accusent Pékin d’avoir interné au Xinjiang au moins un million de musulmans dans des « camps de rééducation ».

Le Comité olympique américain s’oppose de son côté à un boycottage total, expliquant que les Jeux sont importants après des mois de pandémie.  

Il a jugé par le passé que le boycottage des Jeux de Moscou en 1980, par les États-Unis et une soixantaine d’autres pays, et de ceux de Los Angeles en 1984, par l’Union soviétique et ses alliés, avaient montré qu’utiliser ces évènements comme un « outil politique » était une « erreur ».