(Manille) Le président philippin Rodrigo Duterte ne coopérera pas avec la Cour pénale internationale (CPI) dans le cadre de son enquête sur la guerre antidrogue menée par son gouvernement, a annoncé jeudi son avocat.

Cette annonce intervient au lendemain de l’autorisation donnée par la CPI d’enquêter sur la campagne de lutte contre le trafic de drogue menée par le gouvernement et marquée par des milliers de meurtres commis par les forces de l’ordre.  

La cour a notamment estimé qu’il existe une « base raisonnable » permettant de parler de crimes contre l’humanité.

Le principal conseiller juridique du président, Salvador Panelo a affirmé, sur la radio DZBB, que cette cour n’est pas reconnue par son pays depuis qu’il s’est retiré en 2019 du Statut de Rome, texte fondateur de la CPI.  

« Le gouvernement interdira l’entrée » sur son territoire de tout membre de cette juridiction venant « recueillir des informations et des preuves », a-t-il averti.

À plusieurs reprises M. Duterte s’en est pris à cette cour chargée de juger les crimes de guerre et contre l’humanité, n’hésitant pas à la qualifier de « foutaise » et jurant de ne jamais coopérer avec elle.  

Le président avait été élu en 2016 après une campagne sécuritaire outrancière, promettant d’éradiquer le trafic de drogue en faisant abattre des dizaines de milliers de délinquants, suscitant l’indignation de la communauté internationale.

Les derniers chiffres officiels font état d’au moins 6181 morts et plus de 200 000 opérations antidrogue au sein de l’archipel asiatique, mais les défenseurs des droits humains estiment que le nombre réel de personnes tuées est bien plus élevé.