(Sydney) Le sud-est de l’Australie était toujours la proie lundi de pluies diluviennes, aggravant la situation sur le front d’inondations qui ont contraint des milliers de personnes à évacuer, et provoqué la fermeture de centaines d’écoles.

De nombreuses zones du littoral de la Nouvelle-Galles du Sud, l’État le plus peuplé du pays, sont sous les eaux, y compris des quartiers de Sydney qui n’avaient plus connu une telle montée des eaux depuis des décennies.

« Les dégâts sont incroyables », se désespère Marten Clark, propriétaire d’un café à Port Macquarie dont tout l’équipement électroménager a été noyé sous plus d’un mètre d’eau.

Des images aériennes de certaines localités de la côte montraient des rangées de maisons partiellement submergées, certaines villes ayant reçu l’équivalent de trois mois de pluie en quelques heures.

Parfois, les secouristes utilisaient les bateaux des sauveteurs en mer pour atteindre les sinistrés.

On ne faisait état d’aucun décès, et d’aucune personne grièvement blessée.

Lundi, huit millions d’habitants ont été invités à éviter les déplacements non nécessaires et à travailler de chez eux quand ils le peuvent. Certaines zones ont reçu 250 mm de précipitations en 24 heures.

« L’eau continue de monter », a déclaré Jo Dunstan, fleuriste à Windsor, une banlieue de Sydney. « C’est effrayant. »

Le contraste est grand avec la fin 2019, quand cette région avait été confrontée à des incendies de forêt sans précédent et à des restrictions d’eau, en raison d’une longue période de sécheresse.

Les chercheurs ont averti que l’Australie devrait être particulièrement exposée aux phénomènes météorologiques extrêmes en raison du réchauffement climatique.

La première ministre de Nouvelle-Galles du Sud Gladys Berejiklian a indiqué que 18 000 personnes avaient reçu pour consigne d’évacuer, et que 38 régions avaient été déclarées en état de catastrophe naturelle.

« Je ne sais pas quand, dans l’histoire, nous avons été confrontés à un tel enchaînement de phénomènes météorologiques extrêmes au beau milieu d’une pandémie », a-t-elle dit.

Les services d’urgence ont reçu au moins 8800 appels à l’aide depuis le début de la crise et porté assistance à des centaines de personnes.

La Mid North Coast, au nord de Sydney, a été la région la plus touchée. Mme Berejiklian a affirmé que cette zone était frappée par une catastrophe qui arrive « une fois par siècle ».

Autour de Sydney, dans la vallée d’Hawkesbury-Nepean, les fleuves devraient atteindre des niveaux qui n’ont plus été vus depuis 1961. En amont, le barrage Warragamba, qui fournit l’essentiel de l’eau potable de Sydney, a commencé à déborder samedi après-midi.

Dans certaines zones, des habitants ont été autorisés à revenir chez eux à la faveur d’un début de décrue.

Le Bureau météorologique a annoncé que les conditions demeureraient compliquées lundi, avant que la situation ne s’améliore dans la semaine.