(Pékin) La Chine a fustigé mardi les nouvelles sanctions « folles et déplorables » des États-Unis contre des hauts responsables chinois, accusés par Washington d’avoir contribué à la répression politique dans le territoire autonome de Hong Kong.

L’administration Trump a annoncé lundi que les 14 vice-présidents du comité permanent du Parlement chinois et leur famille ne pourraient plus entrer sur le sol américain.  

Le Trésor américain a également gelé leurs éventuels avoirs aux États-Unis et leur a barré l’accès au système financier américain.

Ces mesures ont été prises en représailles à l’adoption en juin d’une loi chinoise sur la sécurité nationale à Hong Kong. Elle pénalise notamment tout appel à l’indépendance dans l’ex-colonie britannique, rendue à la Chine en 1997.

Le comité permanent du Parlement chinois « a voté à l’unanimité » pour ce texte utilisé « pour museler toute contestation et arrêter ceux qui protestent contre » les « politiques oppressives » de Pékin, a déclaré le secrétaire d’État américain Mike Pompeo.

Ces sanctions « représentent une grave ingérence dans les affaires intérieures de la Chine et une grave atteinte aux relations sino-américaines », a déploré mardi Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

« Le gouvernement et le peuple chinois expriment leur vive indignation et condamnent avec véhémence le comportement déraisonnable, arbitraire, fou et déplorable des États-Unis », a-t-elle fustigé lors d’une conférence de presse.

Pékin a par ailleurs annoncé avoir convoqué le Chargé d’Affaires de l’ambassade des États-Unis, Robert Forden.

Le vote de cette loi par le parlement national, soumis au Parti communiste (PCC) au pouvoir en Chine continentale, a soulevé une vague d’indignation dans les capitales occidentales, inquiètes pour le statut d’autonomie dont jouit Hong Kong.

Pékin a justifié l’imposition de ce texte par le fait que le territoire n’a jamais pris l’initiative de le faire lui-même, contrairement aux stipulations inscrites dans la Loi fondamentale-la mini-constitution hongkongaise en vigueur depuis 1997.

Cette nouvelle loi a largement endigué cette année les manifestations contre le pouvoir, parfois violentes, qui avaient secoué le territoire en 2019.  

Lundi, la police a encore arrêté trois personnes pour avoir scandé, en novembre, des slogans interdits sur un campus universitaire, les accusant de rassemblement illégal et « d’incitation à la sécession ».

Washington avait déjà imposé des sanctions à une quinzaine de responsables hongkongais, dont la cheffe de l’exécutif Carrie Lam.

Celle-ci a déclaré récemment avoir « des piles d’argent en liquide » chez elle, étant privée de compte en banque suite aux restrictions américaines.