(Séoul) La Corée du Nord s’est insurgée jeudi contre le fait que Washington ait déploré sa décision de couper les ponts avec Séoul, en estimant que les États-Unis ne devaient pas de mêler des affaires intercoréennes s’ils souhaitaient la bonne tenue de la présidentielle américaine en novembre.

Dans un communiqué relayé par l’agence officielle nord-coréenne KCNA, un haut responsable du ministère nord-coréen des Affaires étrangères qualifie de « dégoûtant » le « double-jeu » de Washington.

Les États-Unis devraient « tenir leur langue et s’occuper d’abord de leurs affaires intérieures » s’ils veulent la « bonne tenue » de la présidentielle, a déclaré le directeur général du département des affaires américaines du ministère, Kwon Jong Gun.

Cette menace voilée intervient deux jours avant le deuxième anniversaire du sommet historique entre Kim Jong-un et Donald Trump à Singapour, le premier entre entre un leader nord-coréen et un président américain en exercice.

Au-delà de la symbolique, cette rencontre n’avait débouché que sur une déclaration très vague en faveur de la dénucléarisation de la péninsule. Mais les négociations sur le dossier nucléaire nord-coréen sont au point mort depuis le fiasco du deuxième sommet entre les deux hommes, en février 2019 à Hanoï.

Certains experts avancent que Pyongyang nourrit une vive rancœur du fait de l’absence de concession américaine sur la levée des sanctions internationales pesant sur la Corée du Nord.

Le régime nord-coréen a jusqu’à présent focalisé sa colère sur Séoul, plutôt que sur Washington. Celle-ci s’est exprimée notamment au travers d’une série d’essais d’armement ces derniers mois.

Voilà plusieurs jours que Pyongyang multiplie les attaques verbales contre Séoul. Et le régime nord-coréen a annoncé mardi qu’il coupait toutes les communications officielles avec son voisin.

Le département d’État américain s’est dans la foulée dit « déçu » par la décision nord-coréenne et a « exhorté la Corée du Nord à reprendre le chemin de la diplomatie et de la coopération ».

Les États-Unis maintiennent en permanence 28 500 soldats au Sud pour protéger leur allié de la menace nord-coréenne.

Pyongyang est sous le coup de multiples sanctions du Conseil de sécurité en raison de ses programmes nucléaire et balistique interdits.