La Chine a vanté mercredi le développement du Tibet depuis la fuite du dalaï-lama il y a 60 ans et appelé la communauté internationale à ne pas se laisser « envoûter » par le dirigeant religieux et ses « rumeurs ».

L'armée chinoise a pris le contrôle du territoire himalayen en 1951, après quatre décennies d'indépendance de facto du « toit du monde » suite à l'effondrement de l'Empire chinois.

La Chine a mis fin en mars 1959 au régime théocratique du dalaï-lama, le chef religieux bouddhiste fuyant alors en Inde. Depuis, elle dit avoir énormément investi pour moderniser la région, y augmenter le niveau de vie et y garantir la croyance religieuse.

Pékin est cependant accusé par des organisations internationales de défense des droits de l'homme et par le gouvernement tibétain en exil d'y réprimer la religion, la culture, ainsi que toute tentative de séparatisme.

Norbu Dondrup, vice-président de la région autonome du Tibet, a fermement défendu mercredi la prise de pouvoir du Parti communiste chinois (PCC) sur le territoire, assurant que le régime précédent était « plus sombre et arriéré que le Moyen Âge européen » et autorisait la vente, le massacre ou la torture des « serfs » qui représentaient « 95 % de la population ».

Il s'exprimait lors d'une présentation à Pékin d'un rapport officiel vantant les 60 ans de ce que Pékin appelle la « réforme démocratique » au Tibet.  

« Les pays qui nous attaquent sur la question des droits de l'homme soit ne connaissent pas la situation, soit croient les rumeurs des groupes séparatistes comme celui du dalaï-lama, ou sont envoûtés par eux », a martelé Norbu Dondrup, qui est Tibétain et membre du PCC.

La Chine accuse régulièrement le dalaï-lama de vouloir l'indépendance du Tibet, malgré les affirmations contraires du dirigeant religieux.

Norbu Dondrup a affirmé mercredi que la situation en matière de droits de l'homme était « excellente », citant le recul de la pauvreté, la hausse de l'espérance de vie, des revenus, ou encore de l'accès aux soins, à la nourriture et à l'éducation.

De nombreux Tibétains ont cependant fait part à l'AFP de l'impossibilité d'obtenir un passeport pour voyager à l'étranger.  Et au moins 150 Tibétains ont tenté de s'immoler par le feu depuis 2009 dans les régions tibétaines de Chine.

Pékin a par ailleurs dénoncé mardi comme « rempli de préjugés » un rapport américain faisant état des difficultés d'accès au territoire himalayen pour les diplomates et journalistes étrangers.