(Séoul) Pyongyang a accusé samedi le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche John Bolton de faire des commentaires « stupides » sur l’état des discussions sur la dénucléarisation de la Corée du Nord.

Il s’agit du deuxième haut responsable américain visé par des critiques de Pyongyang ces derniers jours.

Jeudi, quelques heures après avoir annoncé l’essai d’une nouvelle arme, la Corée du Nord avait réclamé le retrait du secrétaire d’État Mike Pompeo des discussions en l’accusant de manquer de prudence et de maturité. M. Pompeo a assuré vendredi être « toujours chargé de l’équipe » de négociateurs.

Les discussions sont dans l’impasse entre Pyongyang et Washington depuis le fiasco du sommet de Hanoï en février entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un et le président américain Donald Trump.

Il s’agissait de la deuxième rencontre entre les deux hommes après leur sommet historique de juin 2018. Elle a achoppé sur un désaccord : le Nord-Coréen réclamait une levée des sanctions trop importante aux yeux de l’Américain, en échange d’un début de dénucléarisation jugé trop timide.

Dans un entretien à l’agence Bloomberg publié mercredi, M. Bolton a estimé que Pyongyang devait donner « une indication réelle » de sa volonté d’abandonner les armes nucléaires avant la tenue d’un troisième sommet, affirmant que M. Trump était « pleinement préparé » à une telle rencontre et que l’administration américaine était prête pour « le grand accord ».

Dans des commentaires cités par l’agence officielle nord-coréenne KCNA, la vice-ministre des Affaires étrangères Choe Son-hui a estimé que les commentaires de M. Bolton pouvaient montrer « un manque de compréhension sur les intentions des deux dirigeants ».

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La vice-ministre nord-coréenne des Affaires étrangères, Choe Son-hui

« Ils me semblent immatures et stupides », a-t-elle ajouté. « Rien de bon ne peut vous arriver si de telles remarques indélicates persistent ».

La Corée du Nord a annoncé jeudi l’essai d’une nouvelle « arme tactique guidée », avec « une puissante ogive ». Selon KCNA, Kim Jong-un a lui-même « guidé l’essai de tir » et qualifié ce test d’« événement d’une très grande importance pour accroître la puissance de combat de l’Armée populaire » nord-coréenne.

Le Pentagone a confirmé que la Corée du Nord avait effectué un test d’armement, précisant qu’il ne s’agissait pas d’un missile. C’est la deuxième fois que la Corée du Nord affirme avoir procédé à un essai d’arme depuis le début, en 2018, de ses négociations avec les États-Unis sur ses programmes de missiles balistiques et d’armement nucléaire.

De son côté, Moscou a annoncé jeudi la préparation d’un sommet inédit entre Kim Jong-un et le président Vladimir Poutine, prévu pour fin avril en Russie, signe du rôle accru que Moscou souhaite jouer.