(Mexico) La Cour suprême du Mexique a suspendu vendredi une réforme du mode de fonctionnement de l’institut de supervision électorale très critiquée par l’opposition, qui l’a qualifiée d’« attaque » contre la démocratie avant la présidentielle de 2024.

Adopté en février à l’initiative du président nationaliste de gauche Andres Manuel Lopez Obrador, le texte réduit fortement le budget de l’Institut national électoral (INE), l’organe indépendant chargé d’organiser le scrutin prévu mi-2024.

L’institut avait saisi la Cour suprême, soulignant que ces changements réduiraient ses capacités de fonctionnement et impliqueraient une coupe claire dans ses effectifs.  

La plus haute juridiction a indiqué avoir « accepté la suspension demandée par l’INE concernant tous les articles du décret contestés ».

« Les dispositions en vigueur avant la réforme » demeurent en vigueur jusqu’à nouvel ordre, a-t-elle souligné, mettant en garde contre toute « violation des droits politiques et électoraux des citoyens ».  

En février, des dizaines de milliers de personnes avaient manifesté contre ce texte, à l’initiative d’organisations civiques et de partis d’opposition, craignant un risque de distorsion du scrutin.

M. Lopez Obrador a dénoncé un mouvement impulsé par des « corrompus ». Il a également par le passé accusé l’INA d’avoir couvert des fraudes et de peser sur les finances publiques.

Le 18 mars, le dirigeant a à son tour réuni une marée de partisans sur l’immense place du Zocalo, devant la présidence.

Élu en 2018, M. Lopez Obrador, dont la popularité avoisine les 60 %, ne peut légalement se représenter aux élections, la constitution mexicaine prévoyant un mandat présidentiel unique de six ans. Son son parti Morena est néanmoins donné largement favori.