(Buenos Aires) Le principal accusé dans la tentative d’assassinat de la vice-présidente argentine Cristina Kirchner en septembre a réaffirmé avoir « agi seul » et assuré n’avoir aucun remords concernant son acte, motivé selon lui « par la situation du pays ».

« Je l’ai fait de ma propre initiative. Ils sont en train d’inventer une histoire. J’ai agi seul », a déclaré Fernando Sabag Montiel lors d’une brève interview par téléphone, depuis sa détention préventive, diffusée lundi soir par la télévision C5N, ses premiers propos publics depuis l’attentat.

« Brenda Uliarte n’a rien à voir avec cela […] j’ai les preuves », a-t-il ajouté, en référence à son amie de 23 ans, également inculpée et en détention. Il avait déjà tenté de la dédouaner dans de précédentes déclarations à l’instruction.

À la question de savoir pourquoi il a voulu tuer Mme Kirchner, Sabag Montiel a répondu : « à cause de la situation du pays ». Est-ce que vous regrettez votre geste ? « Non ».

Le 1er septembre, Sabag Montiel avait pointé son arme vers la tête de Mme Kirchner, à quelques mètres à peine, sans qu’aucun coup de feu ne parte, alors qu’elle se mêlait à des sympathisants venus l’attendre au bas de son domicile, à Buenos Aires. Il avait été maîtrisé et arrêté sur le champ.

Sur les faits, l’agresseur a raconté que « l’arme était chargée, j’ai appuyé sur la gâchette, mais le coup n’est pas parti ».  

Il a accusé ensuite les enquêteurs d’avoir placé délibérément des munitions chez lui et de la drogue, pour le faire passer pour « un drogué », « une image de quelqu’un que je ne suis pas ».

À ce jour, trois personnes, Sabag Montiel, Brenda Uriarte et un de leurs amis âgé de 27 ans sont détenus pour la tentative d’attentat, qui à ce stade de l’enquête aurait surtout été mû par leur détestation politique de l’ex-cheffe de l’État péroniste.

Mme Kirchner récuse cette idée et évoque un degré supérieur d’organisation. Elle a publiquement pointé du doigt, derrière le trio de suspects, des financements privés « identifiés au gouvernement » de son prédécesseur, le libéral Mauricio Macri. Sans préciser ses accusations toutefois.

Mme Kirchner a tenté de faire récuser la juge Maria Eugenia Capuchetti responsable de l’enquête, doutant de son impartialité et dénonçant sa réticence à explorer d’éventuels liens politiques des suspects. La justice a confirmé la juge dans sa charge, ne voyant « aucun acte » suggérant une impartialité.