(San Salvador) Le président du Salvador Nayib Bukele a présenté mardi la « plus grande prison d’Amérique » destinée à enfermer 40 000 gangsters présumés, dans la lignée de sa politique de « guerre » contre le crime.  

Le dirigeant n’a pas précisé la date des premiers transferts de prisonniers, alors que près de 63 000 membres de gangs présumés sont détenus par les autorités salvadoriennes.

Selon M. Bukele, les gangsters emprisonnés par les gouvernements précédents avaient accès à des « prostituées, des PlayStation, des écrans, des téléphones portables et des ordinateurs ».

Il est en revanche prévu que les futurs détenus de ce « Centre de confinement du terrorisme » y soient obligés de travailler, a expliqué le vice-ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Osiris Luna.  

Construit dans une zone rurale isolée proche de Tecoluca, à 74 kilomètres au sud-est de la capitale San Salvador, ce gigantesque centre pénitentier s’étend sur 166 hectares, a détaillé le ministre des Travaux publics, Romeo Rodriguez.

Ce bastion, « plus grande prison de toute l’Amérique » selon M. Rodriguez, sera surveillé jour et nuit par 600 soldats et 250 policiers.

Les arrestations massives de criminels présumés par le gouvernement du Salvador, dans le cadre de sa « guerre » contre les gangs, sont critiquées par des organisations de défense des droits humains.  

Un état d’exception permet aux autorités de détenir des suspects sans ordonnance juridique. Il a été approuvé par le Congrès en réponse à un déferlement de violences qui a fait 87 morts entre le 25 et le 27 mars 2022.

Vendredi, Humans Rights Watch avait dénoncé une « surpopulation extrême » dans la vingtaine de centres de détention du Salvador, qui comptent 30 000 places sans la nouvelle méga-prison.

Nayib Bukele avait au départ annoncé que cette geôle géante devait être terminée en septembre. Les autorités n’ont pas donné les raisons de ce retard.